Pourquoi moi ? pourquoi m’ont-ils demandé de faire une chose pareille ? Je ne m’en sens pas capable, non, c’est bien au dessus de mes forces ! Et dire que pour eux c’est un honneur ! Que fais-je ici ? Jamais je n’aurais du dire oui ! Ils semblaient si fier de me demander ça.
Il n’y a qu’un simple levier qui me sépare du crime. Tout est si calme. J’en entend même qui rient. S’ils savaient que bientôt, au dessus de leur tête, ce n’est pas l’eau qui les inonderas mais le désespoir et la fin.
Il n’est pas l’heure, encore quelques minutes. Je voudrais que tout ça n’arrive pas. Mais que se soit moi ou un autre de toute façon ils sont déjà mort !
Les quelques minutes sont passées. J’avance vers le levier. D’autres hommes sont là, il regarde par des cercles de glace ce qu’il se passe à l’intérieur de la pièce. On m’invite à faire de même. Derrière le hublot : je vois dans leurs yeux, malgré la fatigue et l’effroi, une certaine impatience. Ils ont tous le regard levé vers ce qu’il semble être des jets d’eau. Le voyage les ont épuisés. Ils attendent et exigent presque ces quelques minutes de repos, de bien-être. Ils y ont droit, ce ne sont pas des bêtes ! Non, ne regarde plus, ces visages, ils sont morts, ce sont déjà tous des cadavres !
Mes supérieurs me regardent avec fiertés, je vais y arriver. La main sur le levier, ils admirent mon courage. Je l’abaisse enfin et c’est comme si, tout à coup, je me retrouvé au milieu de la pièce, au milieu de ces gens. Je suffoque avec eux, je pleurs avec eux, je tombe avec eux. Je vois mes mains gonfler, ma peau violette, la tête vers le ciel, j’implore la fin du supplice, pour eux, pour moi, pour nous tous.
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L’enfer des Hommes
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