J’étais en troisième année de lettres classiques à l’université de Talence lorsque je rencontrai Julie. Un soir, alors que j’avais rendez-vous chez des amis à Bordeaux, je m’arrêtais pour acheter des fleurs. La fleuriste était une artiste et elle confectionna une œuvre dans laquelle asters, renoncules et roses se fondaient en une harmonie de mauves et de blancs qui m’enchanta. En sortant de la boutique, je croisai une jeune fille d’une vingtaine d’années qui se figea devant le bouquet. C’était Julie, petite, brune, avec des yeux verts, des lèvres gourmandes et un sourire frais comme une poignée de cerises. Elle s’exclama.
Qu’est ce qu’il est joli !
Puis, devant mon air ahuri, elle ajouta en rougissant.
Je parle du bouquet bien sûr !... Il y a une demoiselle qui va être comblée...
Sans réfléchir je lui tendis mes fleurs.
vous ... si vous m’accordez votre soirée.
Elle me regarda intensément, puis elle prit le bouquet et me dit.
D’accord ! mais si vous m’invitez, il va falloir me faire rire !
Je l’avais fait rire et depuis nous ne nous quittions plus.
Au camaïeu des gris hivernaux succédèrent les tonalités bleues-vertes du printemps. Mais, pour un étudiant, le printemps était surtout synonyme de partiels ! or, parallèlement à ma maîtrise de lettres, j’étais inscrit en licence d’histoire des religions et la préparation des examens prenait tout mon temps. Julie, quant à elle, poursuivait en dilettante des cours à l’école des Beaux Arts de Bordeaux.
Nous étions attablés au Mac-Do flambant neuf de Talence. Julie feuilletait un exemplaire de « courrier international » et j’étais plongé dans un bouquin sur le chamanisme que j’avais quelques difficultés à appréhender. Pour moi c’était une religion première, fondée sur l’observation de la vie et de l’univers. Or l’auteur prétendait que nous étions tous dépositaires d’un enseignement reçu au cours de nos vies antérieures et qu’un chaman était simplement capable de se référer à cette fabuleuse banque de données.
J’étais perdu dans mes pensées quand Julie poussa un petit cri qui me fit sortir de ma rêverie. Je la regardais en levant un sourcil interrogateur. Elle posait son doigt sur un article.
Ecoute ça ! tu sais ce qu’est une chimère ?
Je répondis machinalement, comme à un professeur qui poserait une question au milieu d’un cours.
Une chimère ! c’est un être fabuleux qui emprunte ses caractéristiques physiques à plusieurs espèces : les sphinx, les centaures, les harpies...
Je m’arrêtai un instant puis ajoutais
Et de nos jours ... d’une certaine façon, les êtres génétiquement modifiés.
Et bien là, c’est l’histoire d’une dame qui a deux ADN !
C’est impossible !
Ma réponse péremptoire la surprit. Son œil s’alluma, prélude annoncé à un accès de mauvaise humeur. Je désamorçai la situation en l’embrassant sur le bout du nez et en lui glissant avec suffisamment de contrition dans la voix.
C’est impossible ! sauf si c’est toi qui me le dit ...
Elle m’observa du coin de l’œil et sourit.
Attends je te lis l’article.
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Le texte relatait l’histoire d’une dame dotée de deux ADN différents . L’équipe médicale, qui avait découvert et étudié le phénomène, était arrivée à la conclusion que cette dame était le résultat de la fusion intra-utérine de deux faux jumeaux. L’article expliquait, en conclusion, que cette situation était fréquente et que nous étions tous porteurs de cellules ayant appartenues à notre mère. Ces cellules, après avoir traversé la barrière du placenta, élisaient domicile dans nos organismes avant la naissance. Puis elles y restaient définitivement par la suite.
Cette image me plaisait. Ce savoir dépositaire d’une partie des cellules de ma mère et les conserver vivantes en soi était une image rassurante...
Une idée, un peu saugrenue, me traversa l’esprit. Et si, par le biais de cette transmission, je recevais, de la même façon, les cellules de ma grand mère (celles qu’avait conservées en son sein ma mère) ou de mon arrière grand mère ? Se pouvait il que j’ai en moi les cellules, vivantes, d’une de mes aïeules décédées depuis longtemps ? j’interrogeai Julie, elle me regarda en souriant.
Tu te poses vraiment des questions tordues ! même si c’était le cas, qu’est ce que ça changerait pour toi, dans ta vie ?
Le printemps était aussi la saison des pollens et, comme chaque année à la même époque, je ressemblais à un lapin atteint de myxomatose ! Je ne savais pas quel était l’arbre ou la plante qui me faisait cet effet mais, lorsque une fois de plus je sentis mon nez rougir, je décidais d’aller consulter un allergologue.
Julie qui avait souffert des mêmes maux, me suggéra de faire appel à un homéopathe. Pour moi cette thérapie tenait plus du folklore que de la science, mais elle réussit à me convaincre qu’un simple essai ne portait pas à conséquence. Je tentai ma chance auprès d’une homéopathe de Mérignac et j’obtins un rendez-vous pour le lendemain.
La praticienne sentit tout de suite le peu d’enthousiasme que j’éprouvais pour sa spécialité. Elle fit donc un effort de pédagogie et, en me quadrillant l’avant bras, elle m’expliqua le principe de son art : « soigner le mal par le mal », accoutumer l’organisme en prescrivant des doses infinitésimales, n’utiliser que des produits naturels ... Lorsqu’elle me décrivit comment les laboratoires obtenaient des doses par dilutions successives, je me souvins des cellules maternelles perdues dans notre organisme.
Se pouvait-il que, en dépit de leur petit nombre, ces cellules isolées aient sur nous une influence ? Quelque chose d’analogue au rôle des gélules homéopathiques !
Cette idée m’amusait car elle rejoignait mes interrogations sur le chamanisme.
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Ne trouvant pas le moindre élément de réponse, je remisais ces étranges pensées dans un coin de ma mémoire. Jusqu’au jour où je tombai, par hasard, sur un ouvrage qui traitait de métempsycose. J’avais toujours été intrigué et séduit par ce « concept » qui véhiculait une âme immortelle d’enveloppe charnelle en enveloppe charnelle ...
Cependant, en lisant les témoignages de régression sous hypnose, je me surpris à penser que tous ces récits étaient peut être entachés d’une erreur fondamentale ! Comment pouvait on être certain que ces vies, redécouvertes au cours de voyages hypnotiques, étaient bien celles des patients ? Pourquoi ne pas imaginer que ces gens revivaient des vies antérieures qui n’étaient pas les leurs mais celles de leurs ancêtres ? celle de l’ancêtre dont ils détenaient quelques cellules au sein de leurs organismes...
Cette interrogation me tourmentait et une évidence logique m’apparut rapidement : Seules les cellules féminines se transmettaient par ce biais !
Dans ce cas, seule la mémoire des femmes pouvait passer de génération en génération... ce qui donnait une importance incroyable au sexe dit faible ! en poursuivant ce simple raisonnement, il paraissait évident que la « lignée » était nécessairement maternelle et cela expliquait, peut être, pourquoi les premières civilisations, qui avaient accès à d’autres connaissances que les nôtres, furent dès l’origine matrilinéaires.
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Un soir en me promenant avec Julie sur les quais de Bordeaux, alors que la nuit tombait et que nous approchions du Colbert, le grand croiseur de la marine nationale qui finit ses jours amarré face aux quais des « Chartrons » je lui racontai par le détail mes élucubrations et les conclusions auxquelles j’étais arrivé. Elle me tenait la main et elle vint se blottir contre ma poitrine. Je lui demandai vaguement mal à l’aise.
Tu me trouves compliqué ?
Oui , un peu, mais tu as raison ! je crois que tu as mis le doigt sur quelque chose d’intéressant... mais tu n’es pas allé au bout de ton raisonnement.
Je l’observais avec surprise.
Qu’est ce que tu veux dire ?
Si la nature veux que la femme soit ... je ne trouve pas les mots ... celle qui est immortelle ou qui transporte cette immortalité...
La femme est le vecteur d’immortalité de la race humaine !
Oui, c’est ça ! pourquoi est ce que aujourd’hui on prétend le contraire ?. Comment en sommes nous arrivés là ? qu’est ce qui est opposé à cette reconnaissance ?
Je ne savais pas trop où elle voulait en venir. Je répondis sans réfléchir.
L’homme !
Non, pas du tout !
J’étais étonné par la véhémence qu’elle avait mis dans sa réponse.
Alors, qui si ce n’est pas l’homme ?
Les religions ! nos grandes - elle appuya ironiquement sur le mot « grandes » - religions. Juives, chrétiennes et musulmanes, toutes réunies dans un même combat qui fait de la femme un sous produit de l’homme !
Et là ! je ne te savais pas adepte du MLF ?
Elle se blottit davantage contre ma poitrine.
Ça t’ennuierait si je l’étais ?
Je l’embrassai doucement.
Non pas du tout, mais cela me surprendrait.
Tu as raison, je ne suis pas militante mais il y a certaines choses qui m’énervent et l’hypocrisie de nos religions en fait partie.
Féministe et anticléricale ...? mais je t’aime comme ça ! poursuis ton raisonnement.
Elle avait l’air d’une petite fille prise en faute. Les pommettes roses, les lèvres serrées et un petit air buté que j’adorais.
Comment la femme est elle passé du statut de vecteur d’immortalité, la fameuse déesse mère des hommes préhistoriques, au statut de pondeuse qu’elle connaît aujourd’hui dans la plupart des pays ? - elle laissa sa phrase en suspend - Tu as lu la bible ?
Je hochais la tête pour acquiescer. Elle continua.
Dans la genèse, Dieu crée le monde puis l’homme. Quand je dis l’homme, je parle du mâle, du mec avec une zigounette ... Puis après, quand il n’y a plus rien à faire sur terre, il fabrique la femme avec un sous-produit du mâle, une vague côtelette ... comme on rajoute des bibelots pour décorer une maison avant de pendre la crémaillère.
Je ne disais toujours rien.
Quand tu réfléchis bien, on est loin des mythes de création grecs ou égyptiens ... Mais depuis que les religions ont mis ces conneries par écrit, le monde tourne à l’envers !
Je ne savais toujours pas quoi dire et Julie s’emballait.
La Bible, c’est comme les journaux.
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Je devais manifester de façon un peu voyante mon incompréhension. Elle se radoucit et reprit d’un ton plus pédagogique.
Imagine que des journaux publient des informations erronées. Comme « c’est dans les journaux », pour la majorité des gens ces informations deviennent vraies ! Puis, dans la foulée, des intellectuels écrivent des éditoriaux. Le débat s’instaure, mais plus personne ne se soucie de savoir qu’elle était la part de vérité de l’information initiale ...
Je t’ai suivi mais je ne vois pas trop où tu veux en venir.
Si tu arrives à faire croire au lecteur que l’article a été rédigé par Dieu lui même ! tu n’as plus de détracteur, tu peux brûler tous ceux qui ne sont pas d’accord avec toi. Et bien la bible et le coran c’est exactement ça ! ce sont des éditoriaux qui, du fait de la qualité de leurs présumés auteurs ne souffrent aucune contestation... Mais quelle est la validité de l’information initiale ?
C’est là qu’intervient la foi !
Belle invention des religieux ! avoir la foi c’est accepter sans preuve ... tu rajoutes par dessus une grosse dose de culpabilité.
C’est à dire ?
Si tu n’es pas capable d’accepter sans preuve ! tu deviens impie. Dans n’importe quel autre domaine on appelle ça l’esprit critique mais dans ce domaine particulier on dit que « tu n’as pas la foi » et on te regarde avec pitié ou commisération, lorsqu’on ne te brûle pas plus simplement.
J’étais à la fois surpris par sa véhémence et par la justesse de sa remarque. Des perspectives nouvelles s’ouvraient devant moi. Julie avait raison, pourquoi les religions avaient elles affirmé de façon aussi forte la prééminence du mâle ?
Qu’est ce que l’homme avait fait de cette « pôle position » gracieusement offerte par les prêtres de toutes confessions ? le mâle avait pris le pouvoir, puis asservi toutes les espèces vivantes pour son seul plaisir... un vulgaire prédateur tout en haut de la chaîne alimentaire !
Pouvait on dire que la femme est par nature « divine » alors que l’homme est intrinsèquement « animal » ?
Mais, cette fusion de la « Belle et la Bête » n’est elle pas nécessaire pour faire avancer l’humanité ? yin et yang d’un tout qui nous dépasse !
Julie ne disait plus rien, elle me laissait perdu dans mes pensées. Les lumières de la ville se reflétaient dans les eaux sombres de la Garonne. Un sentiment d’angoisse diffus me taraudait l’estomac. Je me promenais avec une demoiselle ravissante que j’aimais, il faisait beau et pourtant j’étais mal ...
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Les jours qui suivirent furent très largement occupés par mes examens de fin d’année qui accaparèrent toutee mon énergie. A ma grande surprise, je franchissais sans difficulté le cap des partiels et je me dirigeais avec délices vers des vacances bien méritées. Nous étions convenus avec Julie de passer quelques jours à Lèges dans un mobil-homme qui appartenait à ses parents. Le temps était superbe, nous passions nos journées entre farniente et baignade. J’avais momentanément oublié mes interrogations métaphysiques.
Aux alentours du 14 juillet, un groupe de jeunes parisiens vint s’installer sur un emplacement à proximité du notre. Il y avait trois garçons et deux filles de notre âge et nous sympathisâmes rapidement. Ils avaient un look sombre, gothique, qui cadrait bien avec leur aura de parisiens branchés.
Un soir alors qu’une averse surprise inondait la presqu’île du Cap Ferret nous invitâmes nos voisins à prendre l’apéritif. J’avais quelques bouteilles de vieux Pineau charentais, ils apportèrent des huîtres. Nous refaisions le monde avec la belle insouciance de nos vingt ans, lorsque l’un des garçons sortit de sa poche une blague à tabac, du papier à cigarette et une barrette d’herbes séchées. Je ne fume pas, mais pris par l’euphorie de la situation, et peut être aussi victime d’une alcoolémie ascendante, je me laissais tenter par le pétard que me tendit mon voisin. Je ne savais pas ce qu’il y avait dedans mais l’effet fut immédiat et particulièrement destructeur.
A la deuxième bouffée j’eus l’impression d’être entraîné dans une spirale sans fin, comme un bouchon dans un monstrueux siphon ! Je tournoyais et je distinguais au loin les visages grimaçants de Julie et de nos voisins. J’avais l’impression qu’ils étaient heureux de me voir m’enfoncer dans le néant d’un kaléidoscope brumeux.
Lorsque je repris mes esprits j’étais assis sur une surface sombre et glacée. Trois femmes se tenaient à mes côtés, elles étaient nues, comme moi, mais aucune charge érotique ne se dégageait de la situation. Les visages m’étaient familiers sans que je sois en mesure de les nommer. D’autres silhouettes de femmes se déplaçaient en arrière plan, impossible à définir, indescriptibles. La plus jeune se pencha vers moi et me parla d’une voix douce. Je reconnus presque immédiatement la voix de ma mère, la musique de la voix.
C’est toi maman ?
Oui Cédric !
Où suis je ?
Tu es en toi ...
Je posais la main sur la surface lisse et froide sur laquelle j’étais assis.
Ce n’est pas moi ça !
Ce sont tes certitudes mon garçon ... tu es ce que tu crois : Insensible, froid, dur ... mais tu es encore si jeune ! tu n’es pas mûr et nous sommes là pour t’aider...
Qui ça nous ?
Tu le sais bien ! nous, les femmes de ta lignée, nous qui t’avons fait naître, nous qui t’avons nourri ...
Maman, je ne comprends pas !
Tu t’attaques à tellement plus fort que toi ... nous ne pouvons rien contre !
Qui ça ?
, l’autre !
Mais je ne m’attaque à personne.
C’était comme un cri qui s’échappait de ma gorge.
La vérité est une arme puissante, tellement dangereuse, et tu t’approches trop de la vérité...
Quelle vérité, vous la connaissez vous la vérité !
Toutes les femmes la connaissent ...
Et alors ! qu’est ce qu’il peut me faire... l’autre ?
est omniscient, omnipotent ! c’est son opposé et son alter ego... c’est le maître de lumière !
Dans ce rêve étrange et terriblement vrai je déambulais sans repère et j’essayais désespérément de me raccrocher à quelque chose.
C’est bien l’autre qui manipule les religions.
Ma mère et, sans doute, ma grand-mère sourirent.
Oui bien sûr ! et c’est ça que tu n’aurais jamais dû découvrir !
Pourquoi ?
Lui n’est qu’amour et les religions sont là ... pour réunir ceux qui croient en lui et le vénèrent... mais ne juge t’on pas un arbre à ses fruits ? de quels résultats peuvent se prévaloir nos « religions », combien d’atrocités ont été commises en leurs noms ? Les fruits sont pourris, lorsqu’ils ne sont pas empoisonnés !
Elle marqua un long silence avant de reprendre d’une voix lasse teintée d’une infinie tristesse.
Je ne comprends pas comment on a pu laisser se propager un tel mensonge ? Comment l’humanité a pu être assez bête pour gober tout ça ?
Mais vous les femmes, pourquoi vous ne faites rien, puisque vous savez ?
a fait du mâle, son instrument. Il lui a donné les moyens pour diriger le monde : la force, l’absence de sentiment... nous, les femmes, il nous reste l’éternité !
Qu’est ce qui va m’arriver maintenant ?
Ne t’inquiète pas, mon chéri ! nous allons t’accompagner.
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Julie pleurait, prostrée dans un coin du mobil-home, pendant que les policiers relevaient des empreintes un peu partout. Le corps de Cédric était recouvert d’une couverture grise. Le commissaire, un homme replet d’une cinquantaine d’années, contemplait la jeune fille avec un agacement palpable.
Expliquez nous de nouveau ce que vous avez fait.
Elle leva vers le policier un regard humide.
Nous avions un peu bu, mais pas trop. L’un des garçons a proposé un joint à Cédric...
Votre ami avait l’habitude de ces fumette-parties ?
Je ne l’avais jamais vu fumer ne serait ce qu’une cigarette ...
Oui, bien sûr et alors ?
Il a tiré deux ou trois bouffées puis il s’est évanoui ... il avait l’air surpris ! mais il n’a pas prononcé un mot...
Et les amis avec qui vous étiez ! ces fameux parisiens, où sont ils ?
Mais je vous l’ai dit commissaire ! C’est l’emplacement à côté du notre, une tente rouge !
Le commissaire avait l’air de plus en plus agacé.
Mademoiselle, je ne demande qu’à vous croire, mais voyez vous, il n’y a personne sur cet emplacement ! et la direction du camping nous a confirmé qu’il n’y a jamais eu personne depuis le début de la saison.....