Un ange, enfin, apparait. Une princesse venue d’ailleurs, prête à tout pardonner au son magique de la lune, et qui fuit pour mieux revenir. Calme, distante avec le diable, elle qui ne connait que le bien, elle souffre de cette situation si dure à vivre. Lyssia, toi qui la maltraite nuit et jour, toi qui ris d’elle et de sa douceur, de son innocence et de sa gentillesse, vois comme elle est angélique. La fille de la lune t’appelle, et sous ses apparences naïves, elle sait ce que tout cela signifie, et que tu es méchante avec elle par plaisir. Seulement, elle est incapable de haïr, et te pardonnera tout.
Lyssia, la fille de la lune est ton exacte opposée, tant sur le plan physique que sur le plan moral. Toutes deux aristocrates, votre naissance est la seule chose qui vous unit dans un monde où rien n’est semblable. Toi qui n’a ni morale ni volontée, elle est sage et calme, et suit ses principes à merveille. Toi qui aimes voir les autres souffrir et les torturer, elle souhaite tout autant les voir sourire et leur rendre la vie plus facile. Tu sais à quel point elle tente de les aider, et si elle fait passer le bonheur des autres avant le sien, sa seule torture est de voir un jour que la cause de leurs tourments, c’est elle.
La fille de la lune a un petit frère qui ne sait pas qu’elle existe. Mais, chaque nuit, alors que leur mère berce son petit frère au son de son chant mélodieux, elle le prend dans ses bras et caresse doucement ses cheveux blonds d’enfant en lui murmurant à l’oreille des paroles de chansons qu’elle a elle-même écrite le jour pour lui. Et elle ne s’en va qu’au jour levant, alors que le soleil se lève et réchauffe les joues pâles du petit garçon unies par le sourire inconscient, et compose de nouveaux vers pour la nuit d’après.
La jeune fille chantonne, distraite et absente, la journée, ses mille pensées occupées par autant de personnes pour lesquelles elle s’inquiète, même lorsqu’elle n’aurait aucune raison. Car toutes ces personnes qui vivent autour d’elle connaissent inévitablement le malheur et la tristesse, qu’elle fera tout pour faire disparaitre. Et lorsqu’elle-même est atteinte par cette maladie que l’on nomme mélancolie, son seul soulagement est de savoir que, au moins, cela arrive à elle et non aux autres. Elle se condamne elle-même à souffrir seule, sans aide, car les autres ont tant de soucis que les siens en sont insignifiants... Les autres ont tant de soucis...