La lune brille...le noir m ‘entoure, j’hume l’air rafraîchit par la nuit. Mon corps se détend tel une éponge, il se gave d’humidité du soir. Oublié l’ardeur de la journée. Je m’allonge sur l’herbe humide et je me perd...La haut, la lune me sourie, si !si ! j’entends autour de moi les petites bêtes qui courent et chantent. Au début c’est un brouhaha mais en écoutant bien, tous ces petits sons s’unissent et finissent par me bercer. Inconsciemment ma respiration c’est calquée au rythme du crissement non loin.
Au début un peu timide, à présent je me suis étalée(tant pis pour ma robe), et si j’osais je me serais dévêtue. Je sens l’humidité du sol dans mon dos. Et pour rajouter une brise légère s’est levée. Mes cheveux- dansent eux aussi. Je ferme les yeux, cette fraîcheur m’enivre et je souhaiterais presque mourir, ainsi alanguie. Puis au loin une voix m’appelle.
J’ai bien entendue mais je ne bouge pas. Mon corps s’alourdit, et s’ancre plus profondément dans la terre. La voix me rappelle. Je reste sourde et un instant je ne respire plus. Je ne veux plus retourner dans la maison où il fait si chaud, je veux rester là, rester là... Alors la voix me rappelle encore, deux fois, avec inquiétude.
L’animal en moi recule et la femme humaine, en l’occurrence la mère reprend le dessus. Avec douleur, je m’extraie de mon nid mais reste assisse. Mon rythme intérieur est toujours lent, si doux. L’image d’une larve coulée au creux d’un arbre m’obsède oui ! juste une toute petite larve et ainsi dormir...toujours.
La petite voix me rappelle, de plus en plus fort et très inquiète cette fois-ci. Ma larve disparaît et je me lève. Je retourne vers le four(la maison) en râlant. Les yeux encore embués de relent animal. Soudain quelque chose m’agrippe et je baisse les yeux. Accroché à moi, secoué de soubresaut, mon fils en pleurs me demande où j’étais. Il me serre si fort que je m’agenouille et le prend dans mes bras. Tout en lui parlant, mon esprit repart en arrière et je sens dans mon dos, ma trace sur la terre humide...Le grillon chante encore dans ma tête.
Mon enfant se calme et il me regarde . Je sens son odeur si humaine ...Je retourne dans la maison où un bruit de télévision, de lumières artificielles m’attendent, et mon pot au feu embaume la maison.
Refoulée la larve dans le jardin de mon esprit.