La chose m’est apparue, au tout début sans doute naturelle...Je n’y prêtais pas vraiment attention. Elle était là et c’est tout. Elle faisait partie de ma vie comme toutes ces choses que l’on côtoie sans y prendre garde. Depuis mon enfance , je la voyais accrochée au dessus de l’entrée, et donc je ne la voyais plus. Ce n’était pas vraiment moche, ni vraiment beau, c’était là. Je me souviens pas d’avoir demandée une seule fois à mes parents ce que c’était, d’où cela pouvait il provenir.
Mais aujourd’hui je suis au dessous d’elle et je la contemple de mes yeux rougis. Je remarque pour la première fois qu’elle est en bois, et en fer. Elle a l’air très lourde, est fragile à la fois. De devoir l’enlever de sa place me déchire le cœur. Papa et Maman n’aurais pas aimé çà, mais en même temps je ne peut décemment la laisser là aux mains d’étranger. J’y ais pensée toute la journée. Reculant la décision à la dernière minute. Finalement je décide de l’enlever et je vais chercher une chaise. Munie d’un tournevis, je grimpe en me tenant au dossier.
Je la contemple d’un peu plus haut et d’un peu plus près. Elle paraît ainsi beaucoup plus grande et sacrément pesante. Délicatement je pose mon doigt et la caresse. Le bois et lisse comme si des millions de fois on l’aurais touchée. La partie en fer et finement cisaillée, c’est ce qui d’en bas lui donnait, je suppose cet aspect mouvant. De plus près elle ressemble à une femme enceinte couchée sur le côté, se serait plutôt comme une anomalie. Mon dieu qu’elle est vilaine....en même temps que j’exclame tout haut cette affirmation je sens des bouffées d’amour pour cette chose grotesque. Pourtant Je la hais d’être toujours là alors que mes parents n’y sont plus.
Je suis reprise de tremblements. L’image de mes parents entrain de brûler vif dans leur voiture, tout ça par ce que une conne enceinte a traversée la route sans regarder ; Ma haine ce dirige instantanément contre cette demeurée et je me met à rêver tout haut que mon père ne bifurque pas et l’écrase continuant tranquillement leur chemin jusqu’au restaurant Je cligne les yeux pour chasser cette image et je les réouvre d’un seul coup. Soudain une chose me vient à l’esprit notre mascotte familiale est une espèce de statue de femme enceinte et c’est par elle qu’ils sont morts. Je referme les yeux et j’envoie par la pensée à mes parents des baisers et pardon à cette femme qui au fond n’y était pas pour grand chose.
Apaisée, je réouvre les yeux. Et je la regarde. Je commence à lui parler tous bas, susurrant à elle aussi des excuses. je la soulève délicatement par le bas pour comprendre comment elle a été fixée au mur. Je reste étonnée, en fait elle est extrêmement légère, de plus, du moins de mon angle de vue, elle paraît tenir au mur toute seule. Ne vis, ni crochet, elle est simplement posée sur le mur.
Finalement je redescends de ma chaise et décide d’attendre encore un petit peu. Je retourne dans la chambre de mes parents pour finir les valises. Au début je prenais chaque vêtements, les pliaient délicatement et les posaient dans la malle. Mais cela faisait trop mal. Alors j’avais tout pris en boule et j’avais entassé n’importe comment les vêtements, les petits bibelots , les cosmétiques, les livres...Tout enfin.
La chambre était à présent nue . Les valises posées à terre. Il ne restait plus que le lit, le matelas et l’armoire. Des vieux meubles, sans valeur marchande. J’entendis soudain en bas des voix. Je me retournais et descendis les marches. Il me semblait interminable. Là bas, en bas des gens allait peut être vivre ici, dans Ma maison. Je détestais ça.
Je rentrais dans le vestibule. Une horrible femme, ce tenait déjà dans le cuisine. D’un air conquis. Elle avait une robe hideuse et des bijoux partout, elle ressemblai à un arbre de noël. Un homme petit et trapu se tenait derrière elle. Dès qu’il me vit je sentis à son regard qu’il savait. Qu’il savait tout. La mort de mes parents et les circonstances. Cette maison qui était à moi, mais que je ne pouvais pas me payer etc....
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Je sentis à la fois son regard désolé et tendre. Et je le lui rendis son sourire.
Mais elle... Elle ne me regarda même pas, elle parlait comme une toupie, sans cesse, en faisant tourner ces bagues ces bracelets, ça cliquetait, on aurait dit une poule. Je m’avançais délibérément vers elle et lui coupais le passage. Finalement elle décida de se tourner vers moi, et me pondit un regard courroucé... Je restais bien plantée sur mes pieds, prêt à une distribution de baffes si elle osait passer. Ma décision était prise, je ne vendrais pas. Cette grosse poule brillante m’avait convaincu en une minute, alors que j’hésitais depuis des semaines.
L’homme ne disait toujours rien, mais il avait une petit sourire de connivence, comme si il s’attendait à ma réaction, mais je crois au fond qu’il s’attendait plutôt à la réaction de son épouse. Elle frétillait devant moi, on dirait qu’elle allait pondre.
Je me tenais sur les orteils dans mes chaussures pour paraître plus grande, et je devais être rouge de colère. Mes sens complètement tourneboulés, ma haine se dirigeait complètement vers cette femme. Je devais ressemblait à un dragon prête à vomir des flammes. Soudain elle s’arrêta de parler.... Ses yeux fixaient le dessus de la porte. Sans le savoir vraiment je savais ce qu’elle regardait. Une mine de dégoût se peignait sur son visage. Elle se mis à bafouiller et sortit précipitamment dans le jardin. Je la suivis du regard prise d’une impulsion de joie malsaine. J’avais vaincu le monstre grâce à mon alliée. Le petit homme la regardait aussi. Je vis en quelques secondes tous l’amour qu’il avait pour elle, et toute la tristesse du monde en même temps. Il avait abandonnait depuis longtemps l’idée de la changer, ne serais ce qu’un petit peu mais il l’aimais. Puis nos yeux se sont croisés et il sortit aussi. Je regardais à travers la vitre la voiture partir. Je courus dans l’allée et décrochais le panneau à vendre.
J’allais m’asseoir au salon, et fixait la statue devant moi. « toi aussi tu veux pas hein ?.
La nuit vint et j’étais encore assisse, les yeux perdus dans le vide, la tête bouillante pourtant. Comment faire pour garder la maison...... Je finis par m’endormir. Au matin, j’avais pris ma décision. Sans me changer, j’entrepris d’aller vois la banque la plus proche et demander de l’aide.
Quelques heures après un embryon de réponse dans ma poche je partis faire un tour. Mes parents avaient été incinérés et selon leurs vœux leur cendres jetées dans la nature, un petit bois près de chez eux. Donc, quand j’avais besoin de me recueillir, j’allais promener dans les bois. Ils avaient été les confidents de toujours et ils le resteraient. C’étaient pour les conseils que ce seraient plus difficiles, les réponses resteraient à jamais muettes. De grosse larmes m’inondèrent et je continuer à marcher reniflant.
Je venais de contracter une dette immense sans être sûre de pouvoir la payer. Je venais de mettre en vente tous ce que je possédais , envoyée ma démission et n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais faire dans cette grande maison toute seule sans travail perdue au milieu des bois.
Mais je ne pouvais me séparer de cette maison. Bien-sur mes parents me l’avait légué mes les frais de succession étaient énormes, enfin pour moi. Et puis dés que j’ai pu je suis partie de ce que coin perdu pour aller vivre en ville, je détestais cette campagne, alors ! Finalement je rentrais. Quand je vis la lumière allumée (pourtant j’étais sûre d’avoir éteint) je me mis à courir, prise de l’idée folle que la poule d’hier était revenue. Mais non la maison était vide. Soulagée j’allais me faire du café, mais au bout d’un moment je me rendis compte que quelque chose n’allait pas. La cheminée était allumée. Bon je croyais avoir éteint la lumière c’est une chose mais le feu, Je ne pouvais quand même pas avoir oublié. Aller chercher le bois et allumer une cheminée, c’était pas rien.... C’est quand je montais au premier que je pris peur. Les valises étaient remonter toutes seules du grenier, et tous les objets remis à leurs places
Chaque choses, même les vêtements dans l’armoire. Je me mis à trembler, et fouillai les moindres recoins de la maison. Très tard dans la nuit je dus me rendre à l’évidence, une personne était rentrée avait tout rangée, avait allumée un feu et été sortie sans rien voler.
Je me retrouvais encore une fois assisse sur le canapé du salon à fixer le mur et à cogiter.
Mais pourquoi, et qui ?Doucement je m’endormis. Les oiseaux me réveillèrent de bonheur, la maison sentait le propre et il faisait chaud. Les chauffages ronronnaient, et je refusais de me reposer la question (qui les avaient allumés ?) Normalement j’aurais du être paniquée, mais je ne sais pas au fond de moi je sentais que ce qui se passait n’était pas dangereux. étrange certes mais c’était une présence bienveillante. L’idée traversa mon esprit(mes parents) qui à leur manière me disaient merci. Cette idée me séduit et je l’acceptais comme tel.
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Je passais la journée en ville pour aller chercher mes affaires et régler les problèmes administratifs. Le soir, près de la cheminée (que je n’avais toujours pas allumé)je feuilletais les journaux pour trouver du travail. Par chance j’étais connu et après quelques coups de fils, je me sentais bien mieux. Pour le lendemain je devais me présenter comme vendeuse dans une petite boutique du village. La personne connaissait mes parents et après quelques mots sur eux accepta avec joie ma proposition .Encore une fois je passais la nuit sur le canapé, je ne voulais pas dormir dans le lit de mes parents et mon ancienne chambre était vide.
Une nouvelle journée prometteuse me mis en joie, j’avais déjà un travail et je partis faire des commissions. Madame RIAL me mis au courant tout de suite. Je passais la journée à recevoir des gens qui furent tous charmants et désolés pour mes parents. J’eus des invitations à rallonge et des propositions d’aide .Le soir je rentrais solitaire bien sur, mais toujours accueillie au chaud
Plusieurs semaines s’écoulèrent. Le budget était très serré, le remboursement de ma dette mangeait presque les trois quart de la paie, et il me restais tous juste pour vivre. Finalement au bout d’un moment les chauffages restèrent éteints et la cheminée vide. Mais je sentais quand même cette présence bienveillante. Seulement elle ne m’aidait plus. Je crois qu’elle avait compris que je resterais. Au fond je préférais comme ça, c’était quand même plus facile à vivre. Bien que quelques fois, elle m’aidait encore un peu mais si discrètement. J’avais un jour décidée d’aller voir au grenier, et je faillis tomber des escaliers. Sans un souffle d’air pour amortir ma chute je me serais sûrement rompu le cou. Ainsi continua ma vie.
Au bout de quelques mois, je m’était habituée à ma nouvelle vie, bien plus sereine qu’auparavant. Mais un jour un beau vétérinaire croisa ma route et très rapidement je l’invitais à la maison. Je préparais un bon repas et passai des heures dan la salle de bains. J’aimais ma nouvelle vie mais le solitude était présente. Quand il arriva tout sourire, j’eus le vertige, j’avais oubliée ma présence de tous les jours et je pensais en moi-même comment elle allait réagir.
Il entrait... Il stoppa net sur le seuil de la porte, un barre sur le front que je ne lui connaissait pas. Je lui pris la main pour le faire entrer mais je sentis une résistance. Inquiète je regardais autour de moi, et je la vis : La haut accrochée sur son mur, elle avait doublée de volume, elle se dilatait et prenais tour à tour des couleurs rouges et violacées. Il ne l’avait pas vue mais il était mal à l’aise. Il respiraient à grosses gouttes.
Je me mis en colère. Elle m’avait aidée soit, réchauffée, et pour la première fois je sentis que mes parents n’avais rien à voir avec ça. Cette idée me déplu fortement. Mon vétérinaire pris lui aussi de « bafouillement » s’excusa et sortis très vite. Sa voiture crissa sur le gravier et je ne le vis plus jamais.’(Il déménagea quelques jours plus tard.)
Pendant quelques temps je ruminais ma frustration. Bon je vivais ici, plutôt heureuse d’ailleurs, mais je ne voulais pas vivre seule non plus. 0r chaque fois que la solitude venait dans mon esprit la statue se gonflait et prenais ces couleurs rouges. Je pestais contre elle, et lui parlais comme à une personne. Elle était capable du meilleur comme du pire. Jusqu’où pouvait aller le pire ?
Et finalement je me retrouvais debout sur la chaise, avec le tournevis. Elle ne bougeais plus, et je sentis qu’elle attendait. Je ne pus encore une fois la décrocher. Elle avait sortis tout son attirail de séduction. La cheminée se mis en route, ainsi que les chauffages, une odeur de fleurs envahis la maison. Toujours en colère je lui criais que si elle voulait, elle pouvais aussi faire le repassage et puisqu’elle était si forte pourquoi n’avait-elle pas protégée mes parents.
Je retournais travailler au magasin mais triste. Mon vétérinaire me manquait ainsi que la promesse d’une vie à deux. Pourtant je n’arrivais pas à me débarrasser d’elle.
Puis l’idée me vint. Un soir, tout en lui parlant gentiment, je luis demandais la permission de la décrochée sous prétexte de repeindre le mur derrière elle. Elle resta tranquille ce que je pris pour une acceptation. Je grimpais sur la chaise, et la caressa, je sentis comme un ronronnement. Au fond de moi, je me disais que le jour de la mort de mes parent j’avais du perdre un peu la tête, pour jouer à cache-cache avec une statue.
Je la soulevais délicatement et réussis à la décoller. Comme au premier jours je fus étonnée qu’elle tienne toute seule, mais au point où j’en étais. Je la déposais sur le canapé. Et me mis à peindre le mur. J’avais mentis au point de refaire toute la porte pour lui donner le change.
Elle restait tranquille, et tout en peignant je me demandait ce que j’allais faire.....
J’eus fini sans avoir trouvée la réponse. Je m’assis à côté d’elle. Et la caressa encore. Elle exprima son contentement en envoyant dans la maison une bouffée d’air sentant la rose.
Alors je lui expliquai que je voulais bien vivre avec elle, comme mes parents l’avaient fais mais pas seule. Elle se mit à bourdonner. Je continuais toujours calmement (j’avais peur de ses réactions en fait),à lui parler de mes intentions de ne pas rester seule si la chance me souriait encore. Elle bourdonna encore un moment puis s’arrêta. Je la raccrocha donc au mur une fois la peinture sèche.
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Je ne la sentis plus pendant longtemps, et continua ma vie. La chance me resouris et je rencontrais bientôt quelqu’un . Mais cette fois je pris le temps de lui en parler, et elle resta sans réaction. Enfin je l’invitais chez moi. Alain était le petit fils du banquier, venus s’installer depuis peu, prenant la succession de son grand père. Dés qu’il entra il fut immédiatement séduit par elle, poussant même jusqu’à monter sur une chaise pour la toucher. Elle n’émit aucun son, ni aucune couleur, mais elle m’envoya un air des plus parfumés, mais avec quelque chose en plus. Ce parfum portait en lui quelque chose de sensuel. Je compris qu’elle était tout à fait d’accord.
Je l’épousais quelques mois plus tard, et eus bientôt un petit garçon. Comme à son habitude, elle m’accueillie de la maternité avec un jolie odeur de bouquet printanier, elle aimais ma famille.
Toujours discrète, elle ronronnait à peine quand je l’époussetais, et protégeait mon fils des grosses catastrophes. Mon mari ne se rendis jamais compte de rien. Dès que mon fils fut en âge de comprendre, je lui demandais de ne jamais la décrocher, par ce qu’elle était notre protection. Pourquoi j’en étais certaine : mon beau vétérinaire qu’elle avait éconduit, avait quelques années après, assassiné sa femme et leurs deux enfants.
Avec les années, je m’étais habituée à elle et je lui demandais même quelque fois conseil. Elle répondait , elle avait une façon très explicite de se faire comprendre. Un jour je lui demandais si je devais accepter une autre proposition de travail et je sentis tout de suite dans la maison une odeur de choux bouilli tellement infecte que je renonçais immédiatement au projet.
Mon fils grandit et je surpris plus d’une fois son regard sur moi, quand je faisais la causette à la statue. Il tapait son index sur son front, en me regardant et je lui souriais franchement. Il finit par ne plus faire attention. Folle, l’étais-je probablement un peu,
Puis doucement les années s’envolèrent ainsi que mon fils, partis fonder sa propre famille. Les mois qui suivirent son départ, elle refusa de laisser marcher la cheminée, les chauffages et les lumières. L’air de la maison était humide et je surpris plus d’une fois de l’eau couler sur les murs...elle pleurait, il lui manquait autant qu’à moi. Mon mari fit venir tous les réparateurs du coin sans aucun succès et nous passâmes un hiver entier à mourir de froid. Finalement au printemps le temps aidant elle laissa la maison revivre, ainsi que nous.
Encore des années douces et tranquille où elle restait tranquille, à l’exception du mariage de mon fils qui se fit chez nous...elle laissa exploser sa joie, et je dus la rappeler à l’ordre car il y avait des invités, et je ne voulais pas créer la panique. Elle avait recouvert le matin de la cérémonie le sol de pétales de roses, et si son geste au fond me toucha je dus lui demander de faire disparaître ces débordements, ce qu’elle fis. Sauf que quelques jours plus tard, je découvris dans une boite en carton vide tous les pétales de fleurs. Je la remerciais et je gardais précieusement ce trésor.
La vieillesse vint, et je finis par arrêter de travailler, ainsi nous passâmes encore plus de temps encore. Puis Alain mourut.......
Un matin il resta dans son lit, et rejoignis le petit bois derrière la maison. La maison resta silencieuse, et comme des années auparavant, je restais assisse sur le canapé du salon, sans pouvoir rejoindre la chambre. Elle avait allumé la cheminée et tous les chauffages, elle avait enivré la maison d’un parfum doux et subtil, et du salon je l’entendais ronronnais, elle m’appelait. J’allais la chercher et la serrait très fort dans mes bras, elle devint tous chaude on aurait dit que je tenais un petit chat. Des jours nous restâmes ainsi.
Puis doucement je pris peur. Qu’allait-elle devenir ? Je partirais un jour moi aussi, et mon fils ne viendrais jamais vivre ici. La maison était trop petite pour sa famille, avec trois enfants et les chiens. Toutes ces heures à la caresser, je lui parlais et je pus finir par poser la question qui me poursuivait depuis toutes ces années. Elle m’avait si bien protégée, pourquoi alors mes parents étaient-ils morts, aussi sauvagement en plus. Mais si elle savait faire plein de choses elle ne pouvait pas décemment m’éclairer. Juste je sentis mes mains moites, elle pleurait encore et je la serrai plus fort.
Elle n’avait pas pu les protéger, peut-être par ce que son pouvoir ne dépassait pas le périmètre de la maison. Ceci étant réglé, je devais trouver une solution, comment la garder dans la famille. C’est mon fils qui trouva la solution. Un jour en visite avec toute sa famille, il vint me rejoindre dans la cuisine, les laissant tous dehors. Je compris qu’il avait quelque chose à me dire et j’attendis silencieuse :
D’une vois grave il me demanda si je voulais m’installer chez eux.
C’était une solution, mais je ne voulais pas m’imposer, j’aimais mon jardin et je ne voulais pas partir à cause du petit bois derrière la maison rempli de tout mon petit monde. Je l’embrassai tendrement en le remerciant et je refusais. Je lus dans son regard une sorte de soulagement. Il se devais de le demander mais il en avais pas tellement envie. Je souris intérieurement et je lui demandais s’il pouvait me promettre quelque chose. Il accepta avec joie.
Ainsi tout était réglé, il la prendrai avec lui quand ce serai le moment. Elle répondit à cette offre à sa façon, avec des senteurs des plus douces.
Mon fils n’avait posé aucune question, mais il savait que j’étais persuadée que cette statue protégeait mon foyer et qu’il en serait de même du sien. Il n’en croyait pas un mot, mais il le ferait.
Ce soir, couchée sur le canapé où j’ai établi mon camp de nuit, je suis sereine et heureuse. La statue à pris place près de moi, j’aime bien la sentir ronronner la nuit. Et depuis quelque temps, elle m’aide beaucoup plus qu’avant, puisque nous sommes seules je n’ai plus de pudeur à profiter de cet avantage. Et quand le sommeil me gagne, je pense à ma vie avec elle, à mon mari, mes parents. Mais aux autres aussi, ceux qui font mes joies. Alors je me dis que sans le savoir, je leur fais le plus beaux des cadeaux. Pas l’héritage de la maison, ni les meubles, ni l’argent...mais elle, la statue de femme enceinte