Cécile est une ado comme les autres, 14ans, la beauté du diable et une soif de brûler la vie par les deux bouts incommensurable. Le collège ? Elle adore parce que chaque jour elle y voit Fabrice.
Fab, pour Cécile n’est pas un ado comme les autres. Il est trop beau et franchement ses grands yeux marrons la font craquer grave. Et puis surtout depuis une semaine il lui sourit pendant les cours et mardi il lui a même demandé comment elle allait. « Alors là Cécile, c’est dans la poche ! » lui a dit Justine. Justine, c’est la copine de toujours, celle a qui elle raconte tout pendant des heures au téléphone.
Jeudi en sortant du cours de maths, Fab lui a demandé ce qu’elle faisait ce week-end, « parce que y’a Chris qui fait une boum et comme ses parents sont pas là, on va pouvoir faire la teuf ». Cécile, elle, elle exulte. Non seulement Fab sait qu’elle existe mais en plus il veut sortir avec elle samedi soir.
Elle fait mine de chercher un instant, regarde attentivement son agenda et puis hausse les épaules : « ouais, j’viendrai peut-être, si j’ai le temps... » Dés qu’il tourne le dos, elle cherche du regard Justine et brandit le V de la victoire...
Samedi, Cécile a mis sa jupe courte et son top rouge, celui qui laisse voir son percing , a lancé à sa mère qu’elle dormait chez Justine. Celle-ci n’a même pas tenté d’en savoir plus, ça fait bien longtemps qu’elle n’ose plus entrer en conflit avec sa fille.
Lundi, Cécile n’était pas en cours et Justine n’avait aucune nouvelle. Fab lui a dit qu’ils s’étaient vraiment bien marrés, qu’ils avaient bu et même fumé un peu d’herbe et que Cécile s’était vraiment bien éclatée.
Pourtant c’est dimanche qu’on a retrouvé Cécile, elle était prostrée dans une ruelle à moitié nue. Quand les ambulanciers l’ont emmenée, elle s’est débattue comme une forcenée, elle a griffé, mordu, ils ont du lui faire un piqûre pour la calmer.
Ca fait quelques mois déjà, mais aujourd’hui le psy est confiant, elle recommence à parler un peu. Bien sûr, elle ne répète que les mêmes mots en secouant la tête inlassablement d’avant vers l’arrière : « Non, pitié, je ne veux pas, je vous en supplie, pitié, laissez moi ». Mais...elle parle...