Sur le sable brûlant et dans la profondeur obscure des forêts torrides, il a marché sans faillir à son destin, remerciant à chaque pas la terre qui mettait devant ses yeux tant de bonheur et de beauté.
Dans la neige et le gel, dans la chaleur des volcans, sous la pluie glacée ou le soleil de plomb il a poursuivi sa route sans se retourner et sans se plaindre jamais, rapportant dans le cœur mille et un récits, mille et un paysages, mille et un rêves.
Au seuil de sa vie, quand la solitude se fit trop lourde à porter, il s’assit sur un rocher en haut d’une falaise. C’était une de ces nuits claires où la lune se baigne provocante dans l’océan qui d’envie, libère ses désirs faisant battre sur les rochers ses vagues écumantes.
Patiemment, l’homme murmura vers l’onde déchaînée ses récits merveilleux et de la litanie de ses mots naissait tant de délicatesse que la mer se fit d’huile pour l’écouter encore.
Les étoiles se berçaient de ses paroles et grelottaient comme des anges frileux qui de leurs effleurements faisaient naître une complainte suave et douloureuse.
Quand vint le matin, il ferma les yeux et en souriant, il s’éteint sereinement. Son âme s’envola et alla rejoindre des contrées inexplorées. Il savait que de lui resterait les légendes immortelles qu’il avait confiées aux flots cobalts et au vent. Celles que se répètent les marins quand la mer se fait par trop houleuse et que les bateaux penchent vers les abysses profonds.