C’est l’heure de transparence.
Pour la première fois
Je te vois
Tel que tu...
Tu me disais je t’aime,
Et le sable était bleu, et le grain était vert
Tu ne dis rien ? Comme tu es blême..
Tel que tu..
Ce matin, soulevant les paupières
J’ai senti s’aiguiser
Le fil du dernier jour.
Tu m’as toujours
Menti.
Tu te hâtes, tu me frôles, tu tends les mains vers moi
Je n’ai aucune envie
De ces mots humiliants
Cachés sous la tendresse
Apparente
Je sais, tu aimais mes plumes, mon chant au petit matin
Mon regard affolé derrière mes grillages incompréhensibles
Que tu..
Tu aimais ces ovales comme des soleils blancs
Que je t’abandonnais dans les ronces sauvages..
Tu m’as toujours menti.
Et dire que je t’aimais.
Tu vas m’offrir l’abîme
Et ses pensées crochues.
N’as tu
Pas honte ?
Et cesse de m’appeler ma poulette par-ci, ma cocotte par- là,
Cesse de me faire ces sourires ardents
Quand l’angoisse me court
Tout au long de l’échine
Tu es bien un homme, tiens..
Ton propre est de mentir.
Tu es incapable de regarder en face que tu es un meurtrier.
Cela te fait-il mal, cette idée ?
J’y ai cru, à ce blé,
J’y ai cru, à ces vers,
J’y ai cru à ces mains
Qui vont bientôt saisir
Ma gorge et la couper...