Affaire Turpin-Richard
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs
Nous voici devant la première chambre d’accusation pour statuer sur le meurtre commis le six janvier dernier sur la personne de Madame Turpin née Richard commis à son domicile 12 rue des Tilleuls à Saint-Honoré dans l’Oise. Madame Turpin était âgée de soixante douze ans et veuve de Jules Richard banquier de son état. Madame Turpin était la mère de deux enfants.
Voici le rappel des faits :
Madame Turpin-Richard fut trouvée morte dans son appartement par sa femme de ménage. La mort remontait à la veille aux alentours de dix huit heures. La police criminelle a relevé trois coups de couteau dans le dos dont un seul fut mortel. Le couteau ne présentait aucune empreinte digitale. Il est porté dans le dossier comme pièce à conviction numéro un.
La porte de son domicile était fermée sans aucune trace d’effraction apparente. Lors de leur investigation, la police a découvert des fibres de laine teintée avec des pigments verts dont l’origine reste inconnue.
Le jour du drame, un démarcheur de tapis, Zol Tahr Ben Tarik était venu proposer ses tapis à la vente dans l’immeuble de Madame Turpin-Richard. Après avoir fait quelques prélèvements sur les tapis du sus-nommé, les enquêteurs s’aperçurent que les fibres trouvées correspondaient à la texture des carpettes mises en vente.
Après avoir été appréhendé Zol Tahr Ben Tarik a nié les faits pour enfin avouer son crime. Il s’est rétracté deux jours plus tard.
Zol Tahr Ben Tarik ne présente pas de casier judiciaire et n’a été condamné qu’à quelques amendes pour vente à la sauvette. Il demeure à Paimpol. Il comparait ce jour pour meurtre selon les articles 249,264, 272 et 533 du code de procédure criminelle.