Marianne a toujours eu la passion du loup ; pour elle c’était un chien sauvage, qu’elle rêvait sans doute d’apprivoiser et en tous cas avec lequel elle voulait vivre.
Elle dévorait tous les livres concernant ces animaux fascinants, se documentait, posait mille et mille questions ; elle rêvait de grandir au milieu d’eux, de se transformer en louve, de vivre en meute hiérarchisée et organisée. Elle disait être tombée amoureuse de leur regard.
Elle était toujours partante pour des virées dans des endroits où il pouvait y avoir des loups.
Elle se renseignait pour savoir si on pouvait vivre avec un tel animal.
Les quatre murs de sa chambre étaient tapissés de photos, dessins, gravures de loups.
Des peluches fétiches envahissaient son lit et ses étagères.
Elle pleurait quand on lui affirmait que vivre avec eux n’étaient pas une mince affaire.
Lorsqu’elle fut un peu plus grande, ses parents l’emmenèrent dans un refuge et elle choisit une chienne ressemblant étrangement à une louve ; elle s’occupa de la belle sans jamais faillir.
Elle partagea des moments intenses avec cette chienne, très fière lorsque les passants lui demandaient si c’était un loup ; le décès accidentel de cette superbe bête la laissa dans une grande tristesse qui l’habite encore, cinq années après.
Un jour, elle comprit que vivre avec les loups ne lui serait pas possible ; les rêves d’enfants ne se réalisent pas toujours.
Elle marqua à jamais, sur son corps cet amour pour les loups ; elle s’offrit à sa majorité un tatouage ; un superbe loup, assis, hurlant à la pleine lune.
Mais je pense qu’au fond d’elle-même elle garde encore l’envie de partager des émotions avec ces bêtes sauvages à la réputation si erronée.
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Le loup de Marianne
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Un rêve