Le vent soufflait, pourtant les nuages étaient immobiles comme engoncés dans une sombre léthargie .Aucun bruit ne venait troubler le silence, et la nuit s’épaississait sur ses épaules .
Il sentit la morsure du froid là ou ses larmes avaient coulé .Quand avait cessé ce petit ruisseau ? Si infime mais en même temps si réconfortant .Il ne s’en souvenait pas, ombre parmi les ombres qui s’allongeaient .Il n’avait trouvé d’autres remèdes que la fuite face à la peur. La fuite ? Cette idée le révoltait, lui fuir ? Et pourtant qu’aurait-il pu faire d’autre ?
Grain de sable .Il n’était qu’un grain de sable ballotté par le vent.
Son bras l’élançait à cause de sa chute .Il se souvint de sa vision qui se brouillait, et des branches d’arbres qui tentaient de le retenir, de sa course effrénée à travers la forêt, de sa respiration rauque qui emplissait ses oreilles et de ces mots .Cette simple suite de mots qui l’anéantirent.
Son sang s’était glacé, puis réchauffé à l’écho de la colère qui s’était emparé de lui.Pourquoi ces mots le hantaient ! Il n’en voulait pas, ne pas les entendre, tendre un mur, s’emmuré.
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Le vent soufflait
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