Leila danse avec ses amies. Avec ses camarades de classe, elle est la reine de la fête de fin d’année de son école.
Elle est la vedette, parce qu’au premier rang, se trouve son papa. Même la télévision s’est déplacée pour immortaliser sur pellicule ce moment émouvant.
C’est que Leila danse comme son papa dansa, tant l’on peut se demander si ce n’est pas la sarabande qui saoûlait ses adversaires, plutôt que les coups qu’il distillait !
Elle peut être fière de son papa, Leila ALI !
Si elle porte ce nom, c’est qu’il l’a choisi quelques années plus tôt.
On ne subit rien, quand on a été Cassius CLAY, pas même son nom. Il est pourtant l’Homme dont les origines prédestinait à se soumettre.
Il est né noir, et revendique ses droits, à l’image de Martin Luther, et notamment le droit de dire NON.
Ainsi en 1966, 11 ans avant la naissance de Leila, au sommet de la gloire, il refuse de servir dans l’armée américaine, devient objecteur de conscience et déclare :"aucun vietnamien ne m’a jamais traité de nègre".
Il rejoint alors la Nation de l’Islam.
On lui retire sa ceinture de champion du Monde et sa licence.
Il la récupérera trois ans plus tard et aura une revanche éclatante.
Au Zaïre, au milieu de ses frères, il battra Georges FOREMAN, noir à la botte des blancs.
Depuis 1982, il mène un nouveau combat, sans faux-fuyant, sans se cacher, contre la maladie de Parkinson.
Il a été désigné sportif du XXe siècle !
et en 2005, a reçu la médaille de la Paix décernée par les Nations Unies.
Etre fort, et le rester dans les épreuves, n’est ce là la dimension et l’exemplarité de cet Homme.
Aujourd’hui, Mohammed, noir et musulman vit toujours aux Etats Unies.
Elle peut être fière, Leila, qui a repris le flambeau.
Elle danse depuis 1999 et est devenue, comme son papa, Championne du Monde !