Ce petit fil jaune dans le grand bleu est une plage de sable qui surgit de nul part. Dans le ciel azuré et cette mer sereine, ce ruban défile sous les pieds de la dame. Chaque trace, chaque pas est gommé par la vague qui revient, toujours.
La dame fait face à son horizon tenant son chapeau d’une main. Une seule main pour se cacher de l’illustre soleil qui donne couleur, qui donne chaleur et vie.
Et l’homme derrière, l’homme qui la suivait jusqu’ici lui dit :
-Te souviens-tu, lorsque petite-fille, tes boucles dorées giflaient ton visage trop rouge, trop blanc, ton visage aux joues taches de rousseur ?
-Oui, je me souviens, mon ami, je me souviens...
Alors toujours face à l’océan, la dame retire doucement trois épingles de ce grand chapeau. Trois épingles aux agates nacrées, trois épingles simplement à faire bailler quelques coquillages.
La première, celle de devant sera piqué dans le corsage noir entre deux seins. La seconde plus en arrière, comme la troisième doucement retiré de la paille joliment arrangée, sera tenue en bouche un instant.
Et le vent fera son ouvrage...
Le chapeau partira en arrière déclinant sur la tête de la dame une abondante chevelure blanche qui coulera jusqu’au creux de ses reins.