Non, Araa était inquiet pour l’état général de l’arbre qui craquait de manière inquiétante et pour ses feuilles qui sans explication jaunissaient.
Alors lui, le dernier jardinier du haut entreprit de descendre.
Il savait que le périple serait long mais il savait aussi qu’il rencontrerait ceux du bas.
Ainsi, descendre était familier pour lui autrefois, mais il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas fait ce grand voyage.
C’est lorsqu’il quitta le grand soleil pour l’ample couche de nuages blancs, qu’il s’aperçut que le jardinier d’ici avait disparu, que le bois était fissuré en de nombreux endroits et que la rivière du noyau central ne coulait plus.
Plus il descendait plus le brouillard devenait étrangement sombre et toujours pas une âme qui vive.
Au sixième jour il pensait voir plus bas le grand verger d’Almara mais il était encore dans cette maudite brume. C’est au neuvième jour qu’il vit la terre.
Sa stupeur fut grande lorsqu’il aperçut d’immenses bâtiments aux cheminées crachant des vapeurs obscures.
Araa dut se rendre à l’évidence :
Son arbre était mort et les siens, gagnés par la folie humaine, l’avaient oublié, lui, le dernier jardinier de l’arbre de vie.