Un sourire de vous suffirait et la nuit pourrait alors venir sans m’effrayer : la porte de ces rêves merveilleux où vous apparaîtriez en corps s’ouvrirait pour que je vous découvrisse avec impatience. A la façon du baiser de ma mère au cours de ces années effacées, vous m’apaiseriez ainsi et m’empliriez de courage pour affronter cette profonde solitude dont ma vie s’est revêtue depuis son départ.
Un temps j’ai pensé écrire « un simple sourire » puis je me suis ravisé car cet adjectif aurait pu être mal interprété. Votre expression est tout sauf simple : elle est un bouquet de sentiments authentiques et apaisants que vous offrez avec générosité. Le galbe de vos lèvres en est le précieux écrin préservant une langue aux mystères inconnus.
Savez-vous qu’en cet instant votre visage rayonne de sérénité et si les soucis ne vous épargnent, vous avez le respect de les dissimuler pour ne point alourdir nos propres fardeaux et témoigner ainsi de ce courage à accepter la Vie en son intégralité.
Qui êtes-vous ? Sirène peut-être tant cet air qui émane de votre présence est mélodieux ; Joconde aussi de ce sourire, de ce visage... mais sûrement la Vierge elle-même réincarnée aujourd’hui ! Vous êtes tout à la fois et bien au-delà, votre entité apaise même si secrètement je finis par vous désirer car en vous je souhaiterais me perdre.
Souffrez donc, ma Demoiselle, un instant que je vous aime car s’exprimer comme vous le faites est un art qui confine à la divinité.