Une tique m’a piqué la jambe aujourd’hui dans un champ. Quelle fausse note ! Alors je l’ai coursée pour la récupérer et lui signifier que, si elle est affamée, mieux vaudrait s’accrocher à plus humble met que d’ainsi gaspiller noble nourriture...
— Je ne pouvais savoir ! m’argue-t-elle. Je travaille moi aussi pour me nourrir ! m’apostrophe enfin t-elle.
Là vous pouvez courir : je devinais sa basse fredaine pour gaver sa bedaine ! " Parle à ma puce, moi je te suce " dit son proverbe. Bon sang ! Ce que les animaux sont pervers, surtout dans les prés à mes côtés et si j’avais été plus loin, jamais elle n’aurait pu m’importuner et me faire sur ce coup claudiquer.
Quelle pitié ! On ne peut jamais se reposer sur ses lauriers, ça pique le dos mais là c’était la cuisse. C’eût pu être la fesse alors je cesse car cul nu ne vais, surtout au boulot. On ne sait jamais qui on va rencontrer et ainsi accoutré, les préliminaires risqueraient d’être brefs. Bref en corps, passons. Je me répète (ce n’est pas un tic, simple déformation du langage, percevez-vous à ce sujet la bosse sur la jambe de mon pantalon ?).
Sale bête... pas vous (jamais vous ne m’auriez piqué la jambe ! Et vous en auriez fait quoi d’ailleurs ? Je vous le demande). Bon, j’ai réussi à retrouver mon bien et je le tiens bien. Je vois mes deux pieds, je n’ai pas pu me tromper de côté, c’est déjà ça d’assuré car de deux on est mieux chaussé.
Et la tique ? Tac, je l’ai écrasée, nom d’un chien ! Enfin, je lui ai peut-être cassé une jambe ou deux ou perdu la tête. Faut se méfier ! Toujours à fourrer son nez là où il ne faut pas, la tique et ses canines.
Voilà j’ai fini. Mais ça gratte et chatouille, ouille, je m’en serais bien passé, saloperie d’animaux tout petits mais si attachants. Zut, j’ai fait saigner. Bon, je vais aller me soigner, peut s’infecter...
Y’aurait pas un docteur dans la salle vie que je mène ?