MAMAN CITRON
(à mon fils)
Je suis le bon citron que l’on presse pour en extraire tout le jus.
La marionnette, le pantin, le jouet, la bonne poire dont on se sert et que l’on jette, quant on n’en veut plus.
J’ai tout donné de moi et vous avez tout pris, il ne reste plus grand-chose.
Alors je suis bonne pour le placard, la mise à mort, le rebus, je deviens paria.
Je ne vaux plus un clou.
« Prouve nous que tu nous aimes » « Change » Que faut il faire de plus ?
je me suis toujours privée de tout pour que vous ayez le meilleur.
J’ai toujours tenue mes promesses, je vous ai aidé à avancer dans la vie, à construire. C’est encore insuffisant, vous avez honte de moi, je ne suis pas féminine. Alors je suis bonne pour la casse.
Seule, si seule, mes rires vous les éteignez, puisque vous, vous déchirez pour des broutilles, des peccadilles. Ai-je engendré, un ange et un canard boiteux, ou deux enfants uniques et différents que j’aime par-dessus tout mais pour qui, cela ne semblent pas suffisants ?
Même votre père m’a pressé comme un citron pour ensuite me jeter, trop bonne, trop conne.
Au départ l’enfant handicapée, il fallait protéger, lui avait les mots et moi je devais agir et l’enfant normal devait se débrouiller. (Je vous rassure ici, je n’ai pas toujours suivi à la lettre sa dictature, j’ai souvent été rebelle à le contrer et à vous aimer à l’identique)
Et puis quand l’enfant handicapée est devenue inintéressante à ses yeux parce que moins intelligente que le garçon normal. Il a écarté l’handicapée, devenant méchant, détruisant, je servais de tampon et je vous protégeais au mieux.
De cela tu n’as rien vu ou pas tout vu.
Tu oublies beaucoup de choses. Je garderai de toi (comme de ta sœur), le précieux et le beau, l’enfance, l’amour, les jeux, tout ce que nous partagions, les rires comme les larmes, les bobos, mes bras qui ont porté, mes mains qui ont caressé, mes yeux qui ont veillé, ce cœur qui a battu et tremblé pour toi, pour vous.
Tout ce que tu rejettes par aveuglement parce que le regard que me portent les autres, te gène.
Je dis ‘non’. Je me rebelle, je refuse de changer, ce ne serait plus être moi. Et tant pis si mes larmes te désarment. Tu me vois faible, entends tu seulement les mots venins qui franchissent tes lèvres ??? Tu siffles comme un serpent, me jugeant, sans même te rendre compte que tu viens de tuer un bout de moi.
Je te pardonne, tu vois encore une fois je suis trop bonne. VA, AIME, SOIT HEUREUX, JE TE SOUHAITE TOUT LE BONHEUR DU MONDE, mais n’ai pas honte des tiens, ils sont la chair de ta chair, le sang de ton sang et ils t AIMENT.
sois toi, te laisse pas bouffer par les autres mon petit cœur, je t’aime au delà de tout
Maman