Je n’ai pas le talent de certains pour décrire, vous faire goûter le spectacle d’un paysage, la beauté de la Nature, mais voulais vous faire partager un grand moment vécu durant cette année.
J’ai déchiré donc des pages de description, des vers foireux qui jamais ne me satisfaisaient. Mais cette terre n’est-elle à elle seule tout un poème ?
Alors, pour vous parler plus simplement de cette montagne qui se jette dans la mer, j’ai choisi un autre angle. Je me suis souvenu d’une excursion effectuée dans la Castagniccia, et du destin de deux hommes de cette terre qui ont deux noms à consonances bizarrement proches.
Vous connaissez tous Napoléon, et vous croyiez qu’il était le « grand Homme » de l’ile, et bien je vais vous étonner, il n’en est rien. Tout au plus fait-il les choux gras des marchands du temple...L’histoire de France passe sous silence son contemporain Pasquale Paoli.
Les historiens corses le mettent au zénith.
L’on ne peut décidément plus avoir de certitudes lorsqu’il faut remettre en cause tout ce que l’on a a appris. Nous aurait on menti ? Et si la réponse à cette question n’était après tout que le bon vieil adage : « Nul n’est prophète dans son pays » !... En effet, comment comprendre que Napoléon n’ait pas fait au moins escale en Corse, à son retour de l’Ile d’Elbe sinon qu’il n’y était sans doute pas le bienvenu !
Vous ne connaissez pas Pantaléon Alessandri. Il est aujourd’hui ébéniste dans un petit village et enseigne à quelques jeunes privilégiés les rudiments de son art. De son histoire, l’on retiendra qu’il a été l’un des fondateurs et chefs du F.N.L.C. Et pour mieux comprendre, je vous encourage à lire son œuvre « Indépendantiste Corse, mémoires d’un franc-tireur ».
De son parcours, j’en retiens la fidélité indéfectible à ses idées, et si je ne partage nullement les méthodes, je dois saluer cette fidélité qui lui valut plusieurs tentatives d’assassinat de son propre camp.
Qu’elle est donc cette terre si magnifique qu’elle m’a séduit, qui tue et qui attire ?
Si belle qu’on voudrait s’en faire aimer, si envoûtante que l’on voudrait l’amadouer ! Si différente qu’on la regarde avec envie, tout en sachant qu’elle ne sera jamais notre, qu’il faudra partager... si dangereuse qu’elle ne laisse aucune place à la compromission...
si injuste même avec ses fils... outrancière, passionnée jusqu’à la destruction ?
Je n’ai pas de réponse à une question aussi ardue, mais vais me hâter d’aller me replonger dans les yeux limpides de sa mer et transpirer à la rudesse de ses chemins escarpés.