"On aurait dit la guerre ou bien un jour férié, sans repas de famille et sans électricité." Une phrase que Nina avait lu quelque part et qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps sans trop savoir à quoi cela correspondait.
Nina a connu des jours fériés sans repas de famille et sans électricité, cela ne l’a pas dérangée, elle s’était habituée à cela tout comme à la guerre. Certes ce n’est pas la guerre où l’on voit tomber des soldats, des enfants périr sous les bombes ou sauter sur des mines. Sa guerre ? Nina l’a connu en famille, dans le couple... Elle ne tue pas directement c’est sûr mais elle détruit tout autant.
Dix ans qu’elle a duré cette vacherie de guerre et encore aujourd’hui, l’armistice n’est pas signé. Les rancœurs, les souffrances sont encore présentes dans les têtes. Ce conflit a failli la tuer par deux fois, il s’en est fallu d’un cheveu... Nina s’en est sortie avec trois de ses enfants, mais cette guerre a bousillé et envoyé son premier fils à l’hôpital psychiatrique, traumatisé à vie... Cette garce de guerre l’a séparé de sa fille, de ses petites filles. Reviendront-elles un jour ? Nina l’ignore, avec le temps, peut-être... Nina a presque tout connu du malheur, elle s’en est sortie, avec des séquelles importantes peut-être mais sa foi dans la vie et sa force l’ont immunisée contre les petits soucis de chaque jour. Aujourd’hui, Nina se promène dans la rue de sa ville, cheveux au vent... elle rit. Qu’importe le reste. La guerre, jour férié ou non, les coupures de gaz ou d’électricité elle s’en moque, Nina. Cette phrase peut retourner dans le livre où s’évacuer aux toilettes... Tirer la chasse... Oh oui ! Nina s’en moque complètement... Elle vit, vous entendez tous... Elle vit...