Le soir, tu lui écris, tu lui hurles ta détresse à mots couverts, à mots cachés.
La nuit, tu rêves d’elle, de sa peau que tu imagines douce et sucrée, de son odeur sensuelle, de ses mains caressantes, de sa bouche gourmande, pourtant tu ne l’as jamais vue, touchée, sentie. Seule sa voix as-tu entendue et désormais elle résonne en toi comme une cascade fraîche et cristalline à laquelle tu t’abreuves dans la chaleur de ton désir.
Au petit matin, après une douche froide, tu te drapes dans ta dignité et par orgueil, tu la repousses quand, dans sa réponse, elle te tend la main.
Tu as essayé de l’oublier. Tu as coupé les liens artificiels. Tu es parti surfer sur des ailleurs très tentants. Tu as utilisé tout ton charme à séduire poétiquement d’autres femmes, mais elles t’ont laissé insatisfait.
Avec elle, tu étais comblé. Ne te voile pas la face, laisse un peu ton orgueil d’homme de côté et reconnais-le ! Vive comme une réplique taquine, enjouée comme un éclat de rire, pétillante comme une bulle de champagne, enivrante comme une liqueur sans âge. A la fois passionnée dans ses élans et pleine de sagesse dans ses actes.
A tes yeux, elle n’est qu’une femme, en es-tu si sûr ?
Elle est, ce que tu n’imaginais pas rencontrer un jour, que tu aurais voulu connaître une quinzaine d’années plus tôt. Mais auriez-vous noué ces mêmes liens ? Pour toi, comme pour elle, l’eau a coulé sous les ponts et vous a changé, rendu sans doute plus réceptif à l’autre.
Elle est comme un poison sans antidote, tu résistes vaille que vaille, mais son prénom est un tatouage sur ton cœur. A chacun de ses mots, il réveille en toi ta tendresse, déchaîne tes sens, t’emmène sur des chemins inexplorés des relations humaines.
Tu refuses de croire qu’une passion qui ne peut être vécue, puisse se transformer en une amitié sincère. Aussi tu n’as pas su lire ses mots avec sérénité...