Après une adorable journée passée avec mes amis. Il est temps de se séparer, chacun partant de son côté. Moi, je remonte à la gare du Nord et pour cela, je dois reprendre le 48. Personne ne sachant dans quel sens doit aller le bus, j’attends au terminus.
Cela fait quelques temps que je poireaute mais aucun 48 à l’horizon. Je demande à un monsieur.
- Je ne peux pas vous dire, ici c’est le terminus. Je ne sais pas où débute la ligne mais, il y a le 39 qui va à la gare de l’Est. Voyez derriere vous, il passe là, vous pouvez le prendre.
- Je vous remercie mais je recherche la gare du Nord.
- Je ne sais pas... il va sûrement passer votre bus mais j’ignore quand.
Le monsieur monte dans le sien et moi, je reste à faire le pied de grue. Personne... une larme pointe à mes yeux mais cela ne se voit pas... il pleut.
Moi - Que vais-je devenir toute seule ici sans personne pour me renseigner ?
La voix - Tu as l’air fin, tu fais quoi ? Je ne sais pas si, sous cette pluie, tu vas te faire beaucoup de clients.
- Tiens, tu es revenue ?
- Tu sais que je suis toujours là, lorsque ça sent le roussi pour toi.
- Oui, c’est vrai, toi tu ne m’abandonnes pas, quoique parfois, j’aimerais... Tu es lourde.
- Vu les compliments, je peux repartir et là tu risques de paniquer.
- C’est vrai. On fait quoi maintenant ?
- Tu as une langue, non ? Et puis un sourire, sers t’en, c’est le moment, tu ne crois pas ?
- Il n’y a personne à cet arrêt.
- l’autre derrière, il y a du monde, vas-y
- Les bus qui s’arrêtent ne vont pas à la gare du Nord.
- Et alors ? Tu peux prendre des renseignements.
Elle a parfaitement raison, je ne vais pas rester ici et me lamenter sur mon pauvre sort. Il est temps pour moi de sortir de ma coquille...
Je me dirige vers l’autre arrêt, pose des questions aux gens qui attendent. Là non plus, pas de réponse sur le 48 mais ils me renseignent sur le 39 qui passe à la gare de l’est. Peut-être par elle, je pourrais retrouver un véhicule pour la gare qui me convient. Un bus stoppe... le 39. Je monte et interroge la conductrice. Elle ne connaît que sa ligne mais aimable, elle prend contact avec son QG. Les nouvelles sont bonnes pour moi... Elle m’emmène...
Je m’assois et profite de Paris dans la nuit. C’est beau... Je me sens rassurée et profite pour regarder Paris la nuit, sous la pluie. Ici, des vitrines illuminées, là un théâtre. Ah ! Le théâtre, mon amour, ma passion ! Comme j’aimerais pouvoir assister à une pièce dans ce bel édifice... Un rêve ! Après une dizaine de minutes, peut-être plus ... Peut-être moins, elle s’arrête à son terminus...
La conductrice - La gare du Nord est très proche et vous pouvez vous y rendre à pied, il suffit de monter cette route.
- Je vous remercie Madame, vous êtes très aimable.
Je descends et prends le chemin...
La voix - On remercie qui ?
- Oui, c’est vrai, grâce à toi, j’ai l’air moins con ... Merci.... Zut ! Un croisement, je prends quelle direction ?
- Tu fais à pile ou face...
- Tu racontes n’importe quoi ... Attends, un monsieur, je vais lui demander...
Pas d’inquiètude, Je suis dans la bonne direction... Tout le long de mon parcours, je demande par acquis de conscience aux hommes que je croise si je suis toujours sur la bonne voie... C’est bon !
Certains me regardent comme une demeurée, d’autres le sourire aux lèvres me répondent poliment.
la Voix - Pourquoi les hommes ? il y a des femmes aussi ...
- Euh ! Oui, je sais mais c’est à cause de Michel...
- Michel ?
- Mon coach, il m’a dit qu’il fallait que je drague, alors, je l’écoute ...
- Tu es bien une blonde ... Pas un sou de cervelle, ma pauvre fille.
- Tu ne vas pas recommencer avec tes remarques, j’en ai marre...
- Je ne dis rien ... Tiens on arrive, il faut que tu prennes ton train...
- Merci, j’ai vu...
J’achète mon ticket, je monte un escalier, regarde les lignes ... Aïe ! Là encore un souci...