La petite-fille tenait une balle de mousse jaune bien serrée dans la main.
En déambulant dans les rues elle venait de croiser cette dame qu’elle trouva fort jolie.
Dans les rues de la ville, on rencontre tout un tas de personnes, tout un tas de gens, qui ignorent les petites-filles.
Quand on est petite-fille on ne voit que des pantalons et des jupes, des pieds qui trottent sur le macadam, mais jamais de regard qui se penchent sur vous.
Hors cette femme là, lui avait souri.
Elle était si contente de voir sur ce visage presque angélique l’illustration de l’affection. La gamine semblait admirative devant cette beauté, devant ses longs cheveux bruns ondulants, ses yeux verts si charmants, cette longue et belle robe noire.
Sachant que l’audace paie toujours la petite Marie, s’adressa à la jeune et jolie femme :
-Dis, Madame, tu veux jouer à la balle ?
C’est ainsi que les échanges commencèrent. Marie était joyeuse, elle riait, riait...
Puis il y eut ce grand silence. La jeune et jolie demoiselle disparut comme par enchantement laissant place à un mur de briques rouges.
Marie non plus n’était plus là.
Seule, une balle de mousse jaune rebondit encore une ou deux fois avant de terminer sa course dans le caniveau.
Dans l’hôpital voisin, une mère venait de fermer les yeux de son enfant.