Hier la nuit était si belle et mon cœur si lourd que pour renouer avec la vie j’avais besoin de solitude et de silence. La faune nocturne dérangée par ma présence faisait bruisser les feuillages et se faufilait entre les buissons. Allongée dans l’herbe je contemplais le ciel et ses myriades d’étoiles. Soudain, un petit nuage de poussière scintillante tomba délicatement des nues pour venir se disperser sur mon visage.
Les cieux se métamorphosèrent alors en un monde féerique et fantasmagorique , un univers de beauté et de méditation. Je vis le lever du soleil sur Louxor et du bout des doigts j’effleurai les grands scarabées d’or. Puis, je survolai le Taj Mahal, diamant se reflétant dans les eaux limpides et le Temple d’Angkor bijou niché dans un écrin de verdure. Je gravis les marches de la grande pyramide de Chichén Itzá et au pied du Machu Picchu je rencontrai le grand Sumac Pacha, plus majestueux que le plus fier Empereur.
Dans le désert d’Atacama, j’entendis galoper les chevaux des guerriers araucans. Je me retrouvai dans la grande plaine blanche du Don où des cosaques se réchauffaient autour d’un feu de bois. Leurs doux chants et le son des balalaïkas résonnaient en moi comme une source de vie.
Quand je m’éveillai, il devait être quatre ou cinq heures du matin et la fraîcheur de l’aube me fit frissonner. Un peu perdue et les yeux encore emplis de rêves je regardai vers le ciel. Et c’est à ce moment là, que juché sur un nuage je vis un ange me faire un clin d’œil.