L’inspecteur Darant rentra chez lui il avait la mine soucieuse. Il gravit rapidement les escaliers qui le séparaient de son appartement, il tourna la clef et se retrouva enfin chez lui, dans son antre.
Il commença par se servir un verre de whisky qu’il noya de coca, puis il se vautra sur son canapé et se saisit de la télécommande. Il y fit le numéro 12 et se retrouva sur Itélévision.
Le ronronnement du journaliste et le goût de l’alcool sur sa langue ne parvenaient pas à le tirer hors de ses pensées.
Il se remémorait sa journée et se demandait quand enfin il pourrait résoudre cette affaire qui commençait à lui empoisonner la vie. En effet il y avait depuis quelques mois une recrudescence de meurtres dans la ville.
Cela se passait toujours de la même façon on retrouvait un corps inanimé , baignant dans une marre de sang absorbée par les draps et le matelas du lit sur lequel il gisait.
Et à chaque fois une entaille profonde au niveau de la gorge.
Jusqu’a présent pas de mobile, pas de désordre dans l’habitation, pas de traces d’effractions, pas d’empreintes particulières et surtout pas d’armes du crime.
Deux heures plus tard c’est Mulot son chat blanc qui le réveilla en sursaut.
C’est qu’il avait faim le gros et il ne miaulait pas il gueulait.
Darant se leva et s’approcha du réfrigérateur il en sortit un beau tableau de chasse pour Mulot : une boite de Caribou.
M. Le chat s’époumonait et son hurlement ne se tut que lorsque la pitance prit place dans son gosier.
Darant enfila une veste et partit arpenter la rue.
La pluie ne le découragea pas et pourtant ce n’était pas une pluie lourde et chaude d’un orage d’été mais plutôt une bruine froide et fine capable de transpercer en moins de cinq minutes la veste la mieux imperméabilisée.
Il trouva refuge dans le bar de l’Aviation le bien nommé car situé juste à coté du port.
Il devait être trois heures du matin et commanda un café.
Le barman remit sa machine en route et lui servit 2 cafés comme d’habitude.
Il les ingurgita accompagnés d’une puis deux cigarettes et se remit en marche, la pluie n’avait pas cessé et sa silhouette se reflétait dans ce goudron noir et détrempé qui lui renvoyait une image déformée.
Soudain son portable se mit à sonner, un autre meurtre venait d’avoir lieu et Darant fut convié à se rendre prestement sur les lieux.
Cette nouvelle avait fini de le tirer de sa torpeur, il enfourcha ses jambes et se rendit sur les lieux du crime qui devait se situer à huit cent mètres de là.
Au détour de la rue Barbe et de la rue Tabaga il vit la lumière dispensée par le gyrophare de la voiture de police, il ne serait donc pas le premier flic sur les lieux du crime.
Alors qu’il s’apprêtait à entrer dans le hall de l’immeuble il lui sembla distinguer un regard perçant puis une forme indéfinie s’esquivant par l’arrière cour.
Il accéléra le pas mais non il n’y avait rien, son imagination et les évènements se succédant avec beaucoup de rapidité avaient dû lui jouer un mauvais tour.
Le cadavre était là devant lui allongé dans une marre de sang, comme d’habitude la gorge était tranchée, et pas d’armes autour du corps.
L’homme étendu ici devait avoir une trentaine d’année, les copies d’histoire posées sur le bureau attestaient qu’il était professeur .
On appris plus tard que cet homme était en fait enseignant en théologie.
Darant réunit le lendemain ses collègues afin de faire le point sur cette affaire.
Il en ressortit que les 34 victimes avaient toutes un lien plus ou moins proche avec la religion : une sœur, huit bigotes, deux professeurs de théologie, des catholiques pratiquants, et un ancien séminariste.
De même, tous ces gens disposaient d’une bible chez eux et ce livre provenait des éditions "le troisième millénaire".
Darant se rendit donc au siège de cette maison d’édition et il y rencontra M. Christophe De Dieu, celui ci avait un nom prédestiné.
Darant lui raconta les décès pour le moins bizarres, et la présence dans les appartements des défunts de bibles provenant de sa maison d’édition.
Dedieu lui répondit que ses bibles étaient vendues par correspondance et en librairie et qu’à sa connaissance la lecture de livres saints n’avait pas pour effet de provoquer des morts violentes mais plutôt pour vocation de développer l’amour entre les hommes.
Dedieu rajouta que ce style de meurtres était signé.
Qu’il s’agissait de crimes rituels ne pouvant être perpétrés que par M. Desatan, et que si on avait trouvé des bibles provenant de sa maison d’édition ce n’était que pour brouiller les pistes et pour l’accuser à lui.
Darant ne se contenta pas des explication de Dedieu , peut être disait il la vérité et il peut être n’était il pour rien dans ces meurtres .
Mais tout de même il accusait M.Desatan et lorsque on lui demandait qui était ce M.Desatan il répondait :
-Je ne peux trahir le secret professionnel cela irait à l’encontre de notre déontologie.
De plus il semblait lui même se prendre pour Dieu.
Dedieu était il un fou ou un manipulateur , ou bien les deux à la fois.
Darant décida ainsi d’enquêter sur De Dieu.
Il fit donc des recherches sur son passé et s’aperçut assez rapidement que justement de passé il n’en avait pas.
La maison d’édition avait été crée en 1986 par M. Sandor, cette entreprise honorablement connue dans le milieu littéraire était spécialisée dans les œuvres religieuses. C’est au moment du décès de M.Sandor qu’apparut Christophe De Dieu qui racheta le capital de "les éditions du troisième millénaire" en février 2004.
Mais avant cette date point de trace de ce monsieur en France
Seul son passe port Israelien pouvait attester de son arrivée sur notre territoire.
Darant par le biais d’Interpol tenta bien de retracer l’itinéraire de ce personnage mais aucunes informations ne redescendirent jamais vers Darant si ce n’est qu’il était inconnu des services de police et de l’état civil Israélien.
Mais un beau jour un courriel arriva sur l’ordinateur de David Darant. "rendez vous le 13 mars hôtel Palestine Jérusalem nous parlerons de De Dieu Signé De Satan.
David tenta bien de répondre à ce message mais son courriel lui revint avec le message suivant :impossible d’acheminer votre mail.
Malgré cela Darant pris la décision de partir en Israël pour enquêter plus avant.
C’est ainsi qu’il prit le vol 714 pour Jérusalem, c’était son premier voyage en avion.
Arrivé en Israël il fit signe à un taxi qui le mènerait à l’hôtel Palestine. Il se rendit à l’accueil et lorsqu’il s’annonça on lui remit la clef de la chambre 666.
Il se dit qui’il allait parler de Dedieu avec De Satan et qu’il avait la chambre n°666 cela commençait à faire beaucoup de signes religieux surtout pour un athée et il se mit a éclater de rire.
Il entra dans sa chambre et commença à défaire ses valises.
Il se demandait ce qu’il était venu faire ici, ce courriel reçu n’était il qu’une farce grossière, une coïncidence avec l’affaire qu’il menait ?
Émanait il de De Dieu ou réellement de son signataire De Satan ?
Se rendant au bar il fut interpellé par le responsable de l’hôtel qui lui annonça qu’il y avait un message pour lui.
L’homme lui tendit une enveloppe que Darant n’ouvrit qu’après avoir commandé un café et allumé une cigarette.
Sur le papier était écrit rdv au mur des lamentations demain 9H30.
Le lendemain donc il arriva pour se lamenter . Lorsqu’il s"approcha du mur et de ses failles une femme portant voile le bouscula un peu et glissa un morceau de papier dans l’une d’elles puis disparut aussi rapidement qu’elle était apparue..
Cela devenait un rituel Darant s’empara du dit papier puis partit s’asseoir à une terrasse de café et ouvrit le mot.
Sur celui ci était marqué c’est Dedieu qui œuvre pour le mal moi je n’y suis pour rien dans cette histoire même s’il veut me faire porter le chapeau.
Ce message était signé De Satan.
Dedieu accuse De Satan et vice versa .
Cela se compliquait donc et le mystère De Dieu s’épaississait au lieu de s’éclaircir.
Au moins lui avait il l’avantage d’avoir un visage et d’être connu de David ce qui n’était pas le cas de De Satan.
Darant rentra à l’hôtel il y dîna et remonta dans sa chambre.
Il tenta de résumer cette affaire qui commençait à sentir mauvais mauvais....
Nous étions donc en présence de meurtres inexpliqués.
Tous les assassinés avaient un rapport avec la religion et sur chaque lieux des crimes on avait retrouvé un bible provenant des éditions "le troisième millénaire".
Le PDG de cette maison d’édition M. Dedieu (suspect trop parfait et sans passé) accusait un certain M. De Satan
Ce dernier introuvable et inconnu se servait de messages pour accuser De Dieu.
Mais pourquoi ce rendez-vous en terre sainte , pourquoi tant de mysticisme ?
Peut être, M Dedieu en éditeur roublard voulait-il en tirer un livre ?
En surfant sur la vague polard ésotérique il en aurait vendu !
Le lendemain Darant prit la direction de l’aéroport et s’envola pour Paris.
Lorsqu’il entra dans cet avion l’habitacle lui fit immédiatement penser à l’intérieur d’ un wagon arrondit , ce qui lui fit aussitôt songer au fuselage d’un avion.
Les méandres de la pensée sont parfois insondables , en effet pourquoi analyser un lieu par analogie à un autre alors qu’il était plus simple de l’analyser en tant que tel..
Peut être parce que l’esprit le cerveau ou l’âme selon comme on le ou la nomme a besoin de se reporter à quelque chose de plus familier pour pouvoir analyser un phénomène qui l’est moins.
Il se retrouva assis à bord de l’airbus à côté d’une jeune femme . Elle était belle mais il n’engagea pas la moindre conversation avec elle.
L’avion se posa sur l’aéroport de Roissy.
Il prit un taxi et rentra chez lui.
Il commença par se préparer un repas.
Mulot ne s’était même pas réveillé, il avait le ventre plein , la voisine avait bien fait son boulot.
Soudain on frappa à la porte , Darant se dirigea pour aller ouvrir mais avant il jeta un regard dans le judas.
Et là il reconnu sa voisine de voyage, ben voyons voilà qui était pour le moins inattendu.
Il déverrouilla la serrure et le visage de la belle ou de la bête apparut.
Elle lui dit ,
- bonjour je vais jouer franc jeux, je vous suis depuis votre départ d’Israël , je suis une sorte de messager et j’ai quelque chose à vous révéler concernant l’ affaire qui vous donne tant de mal.
-mais qu’est ce que c’est que ce bordel ? C’est vous le courriel ? C’est vous Desatan ? C’est vous qui m’avez remis le papier au mur des lamentation ?
-alors dans l’ordre : non, non, oui.
-quel est votre rôle, pour qui travaillez vous ?
-Comme je vous l’ai dit je suis une sorte de messager, d’intermédiaire et je ne travaille pour personne en particulier mais pour tout le monde en général.
Je suis venu pour vous donner la clef de votre énigme tout en vous disant que cette clef vous sera totalement inutile quand à l’ouverture d’une voie judiciaire mais qu’elle vous sera par contre très utile pour l’ouverture de votre esprit .
-Tout ceci est bien énigmatique
-Vous comprendrez si vous suivez mes conseils et surtout n’essayez pas d’intervenir, contentez vous d’écouter et de croire ce que vous allez voir. Donc, vous devrez vous rendre à Rome dés après demain sur la place Saint Pierre puis à la chapelle Sixtine.
La messagère soudain changea de ton , elle s’approcha de Darant et l’embrassa tendrement .
L’étreinte ne dura guère plus de quelques secondes , puis la messagère reprit sa route pour ailleurs.
Darant pensait que l’on était en plein délire , mais que après tout un petit voyage en Italie ne pourrait pas lui nuire
Arrivé à Rome sous un soleil de plume Darant se rendit comme le lui avait demandé le messager à la chapelle sixtine qui contrairement à ce que pouvait croire Darant n’a pas été construite dans le années soixante mais bien au 15° siècle.
Nous étions en plein conclave pour l’élection du nouveau pape.
Malgré cela Darant put entrer et en compagnie des cardinaux
assista à une scène ubuesque .
Desatan : Tu marches sur mes plates bandes tu utilises mes armes , à quoi tu joues ?
Dedieu : Messire , Je suis bien obligé d’utiliser vos armes puisque vous utilisez les miennes vous ne remplissez plus votre rôle de vilain ,vous avez baissé , vous êtes devenu trop laxiste. Mais ne vous méprenez pas je vois très clair dans vos intentions.
Desatan : Très bien et quelles sont elles ?
Dedieu : Vous laissez s’installer le bien partout, la démocratie gagne du terrain , pas de génocide à l’horizon avant bien longtemps, je ne comprend pas votre démarche ou plutôt si je ne la comprend que très bien .
En agissant de la sorte vous poussez les peuples à se détourner de la religion à ne plus croire en moi.
Et un jour lorsque ils seront totalement désarmés, vous mettrez en marche le grand chaos , le cataclysme.
Il n’y a pas si longtemps de cela nous travaillions de concert vous faisiez le mal et je rétablissait tant bien que bien .
Si vous ne faites plus le mal je risque de disparaître et alors vous aurez toute latitude pour livrer la bataille finale.
N’oubliez pas que je n’existe que par la volonté des hommes .
S’ils ne croient plus en moi je disparais et ils seront entièrement liés à votre mal vouloir.
Desatan : c’est cela qui te pousses à faire commettre des crimes et à me les mettre sur le dos ?
Tu fais tuer des gens en relation avec la religion , tes amis donc , tu y laisse traîner tes bibles pour que l’on remonte jusqu’a toi.
Puis tu me désignes comme coupable !!!
Laisse moi te dire que tu sors de ton rôle.
Dedieu C’est un des moyens que j’ai trouvé , des meurtres mystiques ou sont mêlés Dieux et le Diable.
Cela réveille les consciences et redonne la foi.
Il faut savoir sacrifier quelques uns de ses disciples pour convaincre la masse.
Tu dis que je sors de mon rôle , mais que dire de toi qui ne fais plus le mal qu’avec parcimonie.
Desatan J’ en fait encore cela m’amuse de temps en temps mais un peu moins qu’auparavant.
N’oublies pas le tsunami 350000 morts ce n’est pas rien.
Dedieu Oui c’est vrai ça c’était bien mais depuis plus rien ou presque.
Desatan et le sida alors c’était pas mal comme invention et toi que trouves tu pour le combattre rien, et de plus un de tes représentants préconise de ne pas mettre de préservatifs.
Cela fait longtemps que tu ne me combats plus efficacement , tu vieillis, tu t’embourgeoises pour te préserver.
Il faudra bien un jour que toutes ces idées reçues on les rende. Suis je condamné à être le mal et vous le bien ?
Dedieu Je remarque que aujourd’hui vous n’éructez pas que vous étés habillé de façon plus que civile vous qui vous vous trimbaliez jadis la bite à la main.
Desatan : La bite mais quel mot dans votre bouche vous vous laissez aller très cher.
Dedieu : tu arrêtes de me parler sur ce ton sac à merde ou je te fous mon auréole dans la gueule .
Desatan : Je la repousserai d’un coup de fourche , mais de quoi m’aperçois-je ?
Je ne l’ai plus en ma possession de même que votre auréole ne flotte plus au dessus de votre tête .
Aurions nous perdu nos attributs.
Dedieu Ca me ferait mal aux couilles !
Desatan Serions nous virés ? Serions nous victimes du libéralisme sauvage , si tu n’es pas assez efficace tu gicles.
Dedieu Virés et par qui c’est nous les chefs !! Et nous serions remplacés par qui alors ?
Desatan c’est vrai ça par qui mais regardez monseigneur vous avez une drôle d’allure ! Vous me ressemblez de plus en plus !
Dedieu Et toi avec ta barbe blanche qui pousse et ton auréole en cours de formation t’es vraiment ridicule on dirait moi avant.........