Une ruelle, dans une ville inconnue, découverte par je ne sais quel hasard m’a ravie un jour de tristesse.
Une ruelle parmi tant d’autre .Très étroite, le sol est recouvert de pavés, soulignés de minuscules trottoirs. Des lanternes du temps passés pendent naturellement au bout des crochets... en fer forgé. Si l’on ose s’aventurer plus loin, des maisons aux portes minuscules nous attendent. Précautionneusement, leur propriétaires ont accroché des sabots , sur des volets , délavés par le soleil. Ils ont planté...des fleurs, dans des pots de terre cuite, sur le bord des fenêtres et devant leur porte, empêchant les gens d’entrer .
N’importe qui aimerait y musarder , regarder les petites échoppes, aux noms évocateurs, du début du siècle dernier.Aucune voiture, aucun vélo n’y passent . Cette ruelle est abandonnée de toute folie . Seules, les personnes âgées et les amoureux la connaissent. Au fond, tout au fond, un petit jardin attend, caché de tout, il s’abîme. Des fleurs sauvages s’y battent en duel contre des ronces.
Je me suis avancée de la barrière mais jamais encore, je l’ai ouverte pour entrer. La peur me paralyse . Je rebrousse mon chemin dans le dédale de la ruelle en me jurant que je ne m’approcherai plus de ce lieu .Ah ! J’en fais des détours pour l’éviter mais rien à faire, je me retrouve toujours au bout... devant la barrière cadenassée. Pourquoi suis-je attirée inexorablement devant ce jardin ? Je ne sais pas. Je ne connais pas cette ville et aucun souvenir ne peut m’atteindre ici et pourtant..Paumée,Je passe et repasse dans la ruelle, à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un, sans savoir ni qui, ni quoi. Seule la nuit qui se pointe me ramène à la douce réalité de la ville.