Le soleil, de ses teintes rougeâtres, enflamme le ciel de cette fin de journée.
Je regarde cet incendie qui peu à peu s’éteint comme les braises d’un feu qui se meurt.
Les ombres noires des arbres se découpent sur l’horizon comme autant de déchirures que d’angoisses qui me transpercent.
Je vous ressens au plus profond de moi, vos peurs sont les miennes et les démons qui m’habitent ne sont qu’une image de vous. Rien ne rime à rien d’autre que vous-même.
L’obscurité arrive enfin.
Je l’attend.
Je l’espère.
Elle se glisse à mes côtés comme une douce compagne.
Au ciel, la nuit allume ses bougies d’étoiles, l’une après l’autre dans un scintillement léger, à peine perceptible. Mon âme s’apaise enfin et je perçois cette sérénité qui précède je ne sais quelle tempête qui demain s’éveillera encore en moi.
Mais pour le moment je renais à l’infini. Le regard perdu dans la voie lactée je souris à la lune.
Je redeviens oiseau de nuit, mes yeux transpercent les ténèbres et les sens en alerte, je ressuscite en animal sauvage jusqu’à demain, jusqu’à l’aube.
Au crépuscule de vos journées, j’attendrai en silence que se lève l’aurore de ma prochaine nuit.