Madeleine avait abandonné les sites de rencontres sur internet pour s’inscrire à un club dans sa ville. Le directeur lui avait donné toutes les garanties de réussites. Les propositions affluaient, Madeleine était bien en peine pour choisir, pourtant un visage est un prénom retenait son attention : Simon. Brun, les yeux bleus, mince, tout à fait ce qu’elle recherchait...
Il l’avait contacté par une lettre charmante. Ce devait être un homme bien. Très peu d’hommes écrivent maintenant et encore moins de si jolies choses. Le cœur de Madeleine chavirait.
Après tous les échanges de billets, il lui avait donné rendez-vous au buffet de la gare. Bizarre comme rendez-vous mais peut-être était-ce plus simple pour lui. Il voyageait beaucoup...
A quinze heures précises elle fait le pied de grue à coté du café, Elle a mis sa plus jolie robe, coiffé ses beaux cheveux auburns, déposé légèrement un peu de rouge sur ses lêvres. Elle se sent attirante ainsi. C’est sûr, elle va lui plaire.
Le temps passe et toujours personne en vue mais elle ne s’inquiète pas, elle est en avance. Il ne pourra pas dire qu’il l’a attendu. Après vingt minutes d’angoisse, arrive un monsieur brun aux yeux ... Il ressemble de façon frappante à Simon mais en plus vieux.
- Vous êtes Madeleine ?
- Comment connaissez vous mon prénom ? Je ne vous connais pas.
- Je suis Simon. Le monsieur qui vous a envoyé les lettres.
- Ah ! Mais je vous pensais plus jeune, vu la photo que j’ai reçue.
- Je sais oui, c’est une vieille photo. Je n’ai pas eu le temps d’en refaire. J’espère que cela ne vous dérange pas.
- Euh ! Non ! Pas du tout , enchantée ...
- Si on entrait dans ce bar ? On pourrait prendre un café.
Ils entrent tous deux dans le bar, commandent deux cafés. Madeleine est un peu déçue... Simon n’est pas tel qu’elle se l’imaginait. Brun aux yeux bleus certes mais des kilos en plus, un kiste sur la tempe... Brr ! Et puis il aurait pu la rencontrer dans un beau cadre.Ce n’est pas qu’elle soit interressée mais un café de gare, on peut faire mieux... Ne parlons pas de la voix rocailleuse ni de sa conversation. Cela fait une demie-heure qu’il lui parle de la pêche et des concours qu’il a gagné. Madeleine aurait aimé qu’il s’informe sur elle, de ses goûts, de ses attentes. Au lieu de ça... Ah ! Il change de conversation... Perles ? Pourquoi, il me parle de perles se dit-elle ? Elle n’en sait rien et elle s’en moque... Ce qu’elle veut Madeleine c’est partir d’ici et vite fait mais comment se défiler ?
- Vous me parraissez bien attentionnée, j’aime les femmes comme vous qui rêvent d’être aux petits soins de leur mari.
- C’est mon cas mais excusez-moi, je dois me refaire une petite beauté...
- Allez ! Je vous attends.
Elle se lève et au lieu de prendre la direction des toilettes, elle pousse la porte de sortie avec un grand soulagement... Quel blaireau !