Debout, face à la mer, elle contemple les vagues s’éteindre sur la grève, laissant derrière elles un ample ruban d’écume blanchâtre dont le sable se pare amoureusement. Impassible, sereine, elle se laisse bercer par la mélodie du vent qui vient effleurer les eaux aux reflets d’émeraude et crée à la surface une ondulation douce et soyeuse.
Le ciel se teinte d’ambre et se vêt de couleurs qui réchauffent le cœur mais elle ne le regarde pas, elle ne le voit pas, elle attend la nuit qui bientôt sera là. Seule l’onde mouvante peut satisfaire son âme et apaise un peu la douleur qui lui noue la gorge.
La terre pourrait s’arrêter là, stopper sa course contre le temps, qu’importe l’univers ! Il n’y a plus qu’elle, elle, comblée, submergée par cette communion parfaite entre les flots et son esprit.
Peu à peu l’obscurité s’est posée et avec elle, le silence a envahi la plage. La lune habille la mer d’un large halo lumineux qui se répète à l’infini de l’horizon marin.
Elle se baisse et prend une poignée de sable dont les grains s’échappent et courent entre ses doigts. A l’image de sa vie qu’elle a laissé filer, à l’image de l’amour qu’elle n’a su retenir.
Pourquoi ? Pourquoi continuer ? Pourquoi se battre encore ?
Elle ouvre la main et d’un geste doux libère le peu de sable qui y restait encore et puis les yeux rivés sur l’insondable vide, elle avance résolue, décidée et chaque pas la porte vers son destin et chaque parcelle de son corps que les eaux sombres engloutissent inexorablement la libère de ses chaînes.
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Renoncement
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