Je transpire et pourtant j’ai froid..
Je ne te vois pas et pourtant tu es là.
Autour de moi, il y a ce grand halo de lumière blanche qui masque ton visage et je me mets à compter ma respiration..
Dans la vie, on inspire et on expire des milliards de fois. Pourtant, un jour, il y a un compte à rebours, juste cent inspirations , une seule expiration , j’expire !
Je sais qu’après mon dernier souffle tu pleureras.. mais à quoi bon ? La quasi totalité de la planète ne sais même pas que j’ai vécu et donc ne me pleurera pas . C’est bien ainsi..
Le lion continuera de rugir dans la savane, l’hippopotame à se baigner dans la rivière, sans jamais savoir que je fus. Cela ne sert donc à rien de verser des larmes pour si peu. Si des larmes, des pleurs, nous devions faire, il aurait fallu crier avant la misère de la Terre, la bêtise humaine, le fric, le boulot, les sales gens, la pollution, l’Erika, le trou d’ozone, le pétrole qui saigne comme une veine ouverte dans le sein de notre mère la Terre, la disparition des grands singes, le meurtre des bébés phoques ou des grandes baleines, mais pas mon départ... cela ne rime à rien..
Je te vois sais-tu maintenant ? Non, je ne te vois pas avec mes yeux mais avec mon cœur comme je l’ai toujours fait, je ne te vois pas toi en chair et en os, je te vois dans ton âme et c’est tellement mieux que tout ce que l’on peut voir justement sur cette planète..
Douze ! C’est peut être le nombre de rythmes respiratoires qu’il me reste.. je ne compte plus en temps, en seconde, mais bel et bien en économie..
Retire ta main de la mienne, laisse moi partir seul dans cet hôpital blanc sans esprit et si plus tard, la douleur de mon départ te semble trop dur, ne pense plus à moi.
Là ou je vais je vais enfin pouvoir dire merde aux cons, saluer bien bas les bigotes, montrer mon derrière à la force publique.. et si je ne brille pas plus que cela dans le ciel d’été c’est tout simplement que mon cœur n’était pas si pur..
Pense à moi, mais ne pense pas à moi, c’est déjà si cruel , quatre, de dire que je t’aimais au passé, trois, alors que mon présent , deux, est à deux doigts de s’évanouir, un.. Mon amour.. zéro !.