Ma vieille honte de honte de vieille
O quam contempta res est homo, nisi supra humana surrexit !
(Oh ! que l’homme est chose méprisable, s’il ne s’élève au-dessus des affaires humaines !)
Sénèque
Après plusieurs semaines de refus irrités, j’accepte de venir voir mes œuvres accrochées à la Galerie Strumbach, rue de Seine. Une fois les photos faites elles ne m’intéressent plus. Ce que j’aime c’est cadrer et shooter. Le reste ...
C’est Helena Strumbach elle même qui m’accueille et, pour l’événement, elle a convié une bande de joyeux zozos qui boivent à ses dépens, parlent bien trop haut et me traitent de génie avec bourrades dans le dos. Je les hais !
Helena, que je n’ai déjà vu que lors de la signature du contrat pour l’expo, est une sexagénaire exquise, d’une classe folle. Elle m’enlève, ne me lâche pas d’un pouce et me prend le bras, me guide, m’abreuve et me choie.
La nuit bascule. Je pense à partir.
Elle m’agrippe et murmure "Reste". Les derniers bobos sortent, les lumières s’éteignent, le rideau est tiré, nous sommes tous les deux.
Au centre de la pièce, au milieu de statues d’un certain Golovine, elle fait choir avec grâce son châle noir de babouchka, sa robe de soie pourpre, ses dessous affolants, colle son corps encore gracieux au plus profond du mien et m’ordonne de l’aimer.
Moments magiques, parfaits, sublimes, divins. Le lieu les mots les corps. Une faim incroyable, une soif improbable. L’aube nous surprend exténués et heureux.
Quand je rentre chez moi, Jicé grogne couché sur le paillasson "Hé ! T’étais où, bordel ! Anna m’a viré !".
Et comme je ne veux pas, avec lui, salir cette si belle nuit, je ne lui dit que : "J’ai baisé une vieille !"
Podium
"La musique est un cri qui vient de l’intérieur"
Bernard Lavilliers, Chanteur brésilien (mon frère d’armes sur le parcours du combattant...)
Je suis inquiet !
Depuis plusieurs matins, je m’éveille avec, en boucle interne, "Comme un chanteur malheureux que l’on écoute plus, comme un chanteur malheureux que les gens n’aiment plus, ..."
Je suis très inquiet ! Cloclo du matin : chagrin !
Ce dérèglement affolant de mon juke-box interne me pousse à consulter. Dépannage obligatoire. Peut-être un reboot complet ?
Et je fonce chez mon généraliste, un cinquantenaire mince et débonnaire qui, s’il ne m’aime pas parce que je suis un client trop occasionnel, ne rate jamais aucun virus, si infime soit-il.
Alors ?
Ben, voilà, au réveil, j’entends des trucs bizarres
Acouphènes ?
Presque ! Claude François !
Ou lala !
Et, immédiatement, il décroche son téléphone et appelle un de ses collègues spécialistes qui promet de me recevoir dès l’après-midi même.
Entre les toubibs, la pharmacie et l’achat d’un break Volvo gris pour transporter les cartons de pilules que je dois avaler "matin midi et soir pendant quinze jours", je dépense l’équivalent de la dette annuelle du Malawi. Sans aucun espoir de prise en charge par la sécu.
Rapidement, je vais mieux. Les paroles s’estompent et je ne mouline plus des bras à tout moment.
Enfin je suis libéré ! Guéri ! Humain à nouveau !
Comme la nuit est tendre !
Les draps sont frais, l’air est doux, la femme qui est dans mon lit a bien 20 ans depuis longtemps !
Je m’endors serein.
Et puis, ce matin "Baba...kar, où es-tu ? Où es-tu ? Baba..."
Arghhhhhhhhh !
Isolement phonique des amours éphémères
"Ressentez-vous l’appel du vide ? Ah ! Apesanteur nacrée !"
Claudie Haigneré, mir-nistre complètement redescendue
Comme super héros, je connais Peter Parker (Spiderman), Clark Kent (Superman) et mon pote Jicé (Bordelman).
L’appart de Jicé est une favela désorganisée, une décharge sud-américaine, une fosse commune d’Egypte ancienne, un dépôt Emmaüs, un musée aléatoire. Tu cherches une Pizza Hut box 1982, avec les étoiles rouges et le tampon 2 pour 1 à l’encre bleue, regardes sous le canapé ! Avec un peu de chance, il y reste des traces de tomate, des rognures de fromage, et un bout de pâte millésimée.
Aujourd’hui Jicé est amoureux et veut me présenter sa nouvelle nana.
Etrangement c’est chez lui qu’il m’invite. Oulah !
Je lui propose de payer le restaurant mais il insiste. D’accord !
A huit heures je débarque avec des fleurs et une bouteille. Classique et chic !
J’entre et suis estomaqué ! La fille, Marie, est magnifique, gentille, douce, intelligente,... improbable ! L’appart ? Entre Versailles, et Lariboisière. Nettoyé, briqué, asceptisé, peut-être même.
Juste après l’apéro, Marie s’abandonne à des besoins très naturels et je peux enfin parler :
C’est elle qui a rangé ?
Non, c’est moi !
Allez !
Putain j’te le jure ! Qu’est-ce que tu crois ?
Jicé s’échauffe.
Tu penses que j’ai pris une nana pour qu’elle range ma piaule ? Tu crois que je la prends pour une boniche ?
Le ton monte encore d’un cran.
Mais non mon vieux ! Moi, ce que je veux, c’est son cul ! C’est la baiser ! Le reste, TOUT LE RESTE, je m’en fous !!!
A ce moment, la chasse d’eau entre en action et ... la porte d’entrée est claquée violemment. Jicé se précipite mais Marie s’est déjà enfuie.
Tu parles trop, Jicé ! Tu parles trop !
Putain !
Ironie dérisoire des amours déçus
"Aux sombreros de l’amer qui ont pu traverser les océans du vide..."
Noir, très noir, Désir
Par un je ne sais quoi de hasard très étrange, je me retrouve petit à petit être la « meilleure amie » de cette femme qui me raconte sans fard et sans rien en omettre, ni détails ni fureur, sa vie la plus intime.
Pourtant elle sait que je suis un homme, et plus encore un homme prompt à la désirer.
Ce mardi, alors que nous dînons dans un lieu laid mais propre, je lui dis :
Et si tu arrêtais de me parler de la bite de tes nombreux amants, pour t’occuper un peu de la mienne, de temps en temps ...
Elle prend un air pensif, à peine quelques instants. Puis elle rit, tendrement.
Ah ! Comme tu es drôle !
Bien sûr, j’en ressors KO.
Qu’ajouter après cela ?
Que l’idée de caresser ce corps superbe qu’elle me montre souvent sans gêne dans sa nudité intense au sortir de la douche, cette soif de m’agiter en elle, avec elle, de longues heures chaudes, cet appétit de la voir jouir avec et par moi, en de longs spasmes bruyants, ces désirs vagues et précis à la fois, ces envies entremêlées et odorantes, ne me font pas rire du tout...
Rêver ? Oui ! Bander ? Certainement ! Rire ? Pas !
Est-ce que je peux penser qu’elle me teste, qu’elle me fait marcher, qu’elle me guide sur le chemin tortueux et long - charmant mais rude - du désir, de l’attente, pour mieux m’accueillir ensuite ?
Il faudra bien un jour que je le lui demande, tout en risquant, je le sais, je le sens, de n’être plus après « sa meilleure amie homme ».
Ecce OMO
"Nulla dies sine linea"
Pline l’ancien, cocaïnomane en toge.
En 1922, on retrouve sous les cendres de l’éruption du Vésuve (79 ap JC où périt Pline l’ancien, comme Clit le jeune) la suite de cette phrase : "Même si t’écris des conneries !"
Quand il lui dit qu’il s’appelle Pline, au début, elle ne comprend pas. Et pendant quelques minutes, elle l’appelle Piline et trouve que ça lui va bien, ça fait brésilien.
Puis il la reprend. Pline ! Comme les deux Pline, l’ancien et le jeune, de Côme.
C’est mon père qui m’a appelé comme ça. Le pataquès à la maternité ! La nana de l’Etat Civil pensait que c’était un nom de fille. Au début, elle avait marqué Plin. Le maire était latiniste. Ca a tout arrangé ! Ma mère beuglait qu’elle voulait Jean-Pierre, comme Jean-Pierre Beltoise, son héro, un type qui est capable de monter dans une voiture sans gueuler "avance ducon !". Normal, il est tout le temps devant.
Des fois, bien qu’il se prénomme Pline, il se dit qu’il a eu de la chance. Jean-pierre !!!
Qu’est-ce que tu aimes dans la vie, Pline ? Elle demande
J’aime bien baiser !
Et, comme il est beau, musclé, qu’il a l’air con, elle se dit qu’elle se prendrait bien un bon coup de Pline.
Elle l’emmène chez elle. Pline est attentif. Pline est tendre. Pline fait ses affaires et pense aussi aux siennes. Extase !
Plusieurs fois, ils changent de position et, vers la fin, elle sent qu’il y a de l’évangélisation dans l’air. Un missionnaire final approche à grands pas !
Dans les coussins et sur la couette, son dos est bien calé. Pline approche. Pline la monte.
Sous Pline, c’est doux !
Et là, elle hurle de rire.
Secours impopulaire
"Je ne suis pas un voleur, je ne suis pas un assassin, mais si vous avez simplement un petit peu d’amour ou un ticket restaurant..."
Il l’emmène au restaurant. C’est généralement un bon début. Avec les fleurs. Mais il a pensé que ça ferait un peu trop !
A peine l’entrée entamée, des boulettes molles de melon trop mûr qui auraient pu séjourner dans un vague Porto coupé, qu’elle lui dit :
Ah oui ! Ca c’est sûr, je suis une vraie humaniste ! Dans ma vie, il n’y a que l’amour des autres, des hommes, et des femmes, ... enfin, tu vois ?
Oui, oui, il voit bien !
Par exemple, tous les ans, je suis bénévole au Téléthon. C’est bien le Téléthon ! On m’a même vue avec Sophie Davant, à la télé. Et puis j’achète les disques des Enfoirés, et puis je donne des étrennes à ma concierge, et puis je prends le calendrier des pompiers, et réciproquement, ...
On leur sert un gigot trop cuit et de la purée compacte. Seul le Côte du Rhône pichet est bon. Enfin ... presque !
Je suis comme ça, je ne peux pas laisser quelqu’un dans le besoin. Quand je vois un pauvre dans la rue, je vais lui acheter un sandwich. Il faut que j’aide, il faut que je me dévoue.
Elle continue comme ça jusqu’après le dessert.
Oui, je suis une humaniste !
Puis elle le regarde droit dans les yeux.
Mais, franchement, là, je ne peux rien pour toi. T’es vraiment trop moche !!!
Saturday night froideur
"C’est un beau roman, c’est une belle histoire, c’est une romance d’aujourd’hui ..."
Michel Fugain, heureux qui comme Félix, a eu un gros bazar !
Elle danse comme une folle sur Tina Turner et remarque qu’un type la regarde, la main sur son verre moitié plein.
Il a l’air d’un blaireau mais elle a super faim. Ca fait des semaines qu’elle n’a pas pu assurer même l’hygiène. Elle se dit que, ne serait-ce que pour ça, un abruti ça ira bien. Et après ... elle verra bien.
En tournant comme une ballerine folle elle se rapproche en bousculant son monde. De près, il est presque mignon avec son regard pénétrant qui ne voit qu’elle.
Elle se dit "C’est sûr, il me veut. Et pisque c’est comme ça il m’aura !"
Elle enclenche la cinquième, ses hanches deviennent orientales, sa chevelure virevolte.
Elle ne danse plus, elle s’exhibe, elle s’offre, elle se donne, plus près, plus près, tout près.
Elle le vampe entièrement, complètement.
Elle sourit de toutes ses dents et des éclairs jaillissent de son émail diamant.
Et lui n’a d’yeux que pour elle.
Elle se jette sur le fauteuil près de lui.
Salut beau brun, tu t’appelles comment ?
Il ne répond pas, ne tourne même pas la tête.
Hé ! Ho ! Je suis là mon chou !
Et elle lui tapote l’épaule. Légèrement.
Le type tangue et s’écroule. Sa tête part en avant, son front rencontre un verre à pied sur la table basse. La coupe se brise et le cristal se plante tout droit au fond de son cerveau.
Malgré les sunlights des tropique de Gilbert Montagné elle entend le bruit mou et vaguement déguelasse de la cervelle qui crie.
Oh putain ! Putain !
Catalogue acrobatique des ambiances réussies
Hum ! C’est du beau bois !
Normal, c’est du Suédois !
Inge Kraasserg et Jorma Jökrijal, dresseurs de meubles sauvages chez Ikéa
A peine entrés je te jetterai sur Ektorp, 2 places, panneau de particules et de fibres de bois, mousse de polyuréthane 25kg/m3, ressorts ondulés en acier, accoudoirs en mousse de polyuréthanne 30kg/m3, rembourrage polyester, largeur 175, profondeur 88, hauteur 88, assise profonde de 54 et haute de 45, 350 euros, à monter soi même, ce que nous allons faire.
Nos corps, si serrés, si bien, si nus, glisseront vers le Kasted, 100% polypropylène, envers en latex antidérapant, 133 par 90, référence 100 753 92, 9€95, un peu rêche pour mes coudes, ton dos, mes genoux.
Je te prendrai debout contre le mur, sauvage. Et tu verras mon sourire aimant dans le Kraab tordu, 20x60, 948 903 00, 25€.
Tes soupirs devenant cris je te bâillonnerai avec le Lill arraché à la fenêtre, lavage à 40°C, traitement modéré, pas de chlorage, de repassage, de nettoyage à sec, de séchage en sèche-linge, ne rétrécit pas, blanc, 4€99 les deux.
Puis je te coucherai sur la Lindhult de Carina Bengs et, à quatre pattes, j’entrerai au plus profond de toi.
Epuisé, repus, vaincus, nous irons nus dans la Faktum/Askerum, blanche et acier, nue, aussi, à 1402€, livrée non installée, sans boutons et poignées.
Tu veux boire du blanc ? (dans un Svalka, 4,40 les six) Ou de l’eau (dans un Rara, 1,50€ pièce) ?
Non ! Un Vimmel (en verre, qui résiste au lave-vaisselle, promotion à 2€50 les six) de Champagne !
Madame est connaisseuse !
Par jeu nous testerons les différents Plastis, même la brosse à vaisselle, et n’en pourrons plus mais...
Le sommeil nous prendra là, blottis et rêveurs dans le Kodal. Au réveil tu me dira :
Aujourd’hui, on se fait Conforama ?
Coquine !
Espoirs désordonnés des lendemains qui chantent
"Venez visiter Martine by day ! Et pour les douze premier, Martine by night, technicolor garanti, effets spécieux !"
André Michelot, Vedette du Pont-Neuf
Pendant des années, Martine n’a pas eu les moyens d’être lucide sur elle-même. Depuis qu’elle l’est un peu, elle regrette presque ces moments là. Martine se sait nulle !
Connais-toi-toi même ! Où cela la mène t’elle ?
La conscience est probablement une excellente chose pour qui a la possibilité d’en faire usage.
Martine, elle ...
Ce matin, Martine s’éveille reposée.
C’est rare. Les nuits sont souvent dures à assumer. Rêves pénibles. Sensations bien trop fortes. Des dégoûts au milieu du sommeil. Des envies de se vomir.
Elle croque ce matin et son soleil radieux. Aujourd’hui elle va rencontrer l’homme qui sera fait pour elle. C’est aujourd’hui. Et c’est tout !
Elle descend dans le métro. Une rame apparaît sans attente et elle peut s’asseoir. Elle scrute les visages des hommes. La plupart dorment encore. Ou bien ils lisent. Ou, encore, ils embrassent une femme, une autre, la leur. Ils font tout sauf remarquer que Martine les attend.
Martine travaille dur le matin, mange légèrement et s’assied sur un banc pendant la pause déjeuner. Des gosses qui jouent la font sourire.
Mais pas d’homme pour l’emporter !
Elle se remet à la tâche jusqu’à six heures. Là, elle prend le métro et fait ses courses au Monoprix.
Martine nourrit le chat, allume la télé, s’endort devant.
Puisqu’elle a un peu froid, elle se réveille à peine, se déshabille dans le noir et se couche en se disant que ce n’était pas encore le bon jour. Demain ?
Martine construit sa vie comme un château baroque.
Peinture rupestre sur le parking des anges
"Einem Mann gefallen ? Einfach : ein steack, eine Pfeife, einen grauen Porsche !"
Adolf Schikelgruber, crétin des Alpes du nord
Elle apparaît, improbable, à cet improbable moment !
J’ai bu, j’ai dansé, beaucoup trop. Raviolis en boîte, rhum, bière, tabac, mauvaises filles,... Mélange détonnant. Je sens que je vais gerber !
Je tangue vers la sortie, effrayant les danseurs dont le flot s’écarte comme la mer Rouge devant son Moïse bourré. Et je me vautre sur le parking des anges.
La neige tombe à gros flocons, recouvre les voitures, embellit et fait luire le spectacle désolant de l’inhumanité automobile.
Aie ! Ca remonte d’un coup ! Geyser rageur ! Eruption strombolienne ! Je m’appuie sur une Porsche et repeins son bas de caisse.
Et c’est à ce moment là qu’elle débarque !
Elle sort comme une furie du bolide teuton. En rage. Moitié nue, fesses à l’air !
Oh non ! Putain ! C’est dégueulasse !
Elle se plante devant moi, poings sur les hanches.
Fais chier ! C’est toujours sur moi que ça tombe ces conneries !
Puis elle se penche pour constater les dégâts me collant sous le nez, le plus beau cul de l’univers, 8e merveille du monde.
Entre mon dépôt de gerbe au soldat trop connu et cette Vallée des Rois qui appelle à la fouille, je dégrise promptement.
Heu ! Excusez-moi ...
Elle me coupe, me toise :
Ah non ! Merde, c’est un peu facile de s’excuser mais ...
Non, non, je veux dire que ...
Et du doigt je lui montre qu’elle est ... Heu ! A poil ! A vrais poils joliment agencés.
Ah oui ! Ca ! Et alors ! Qu’est-ce que j’en ai à foutre ! T’as vu l’état de ma bagnole !!! Merde !!!
Fierté très gaie !
Chez un homme elle regarde sa femme. Chez une femme elle regarde le cul. Mais chez le cul, qu’est-ce qu’elle regarde ?
De toutes façons, vous, les mecs, pour bien faire, pour pouvoir vivre avec vous, il faudrait vous couper les couilles, et la bite !
Fabienne !
Oui ?
T’es chiante quand t’as picolé !
Pfuh !
Je retrouve Sarah dans la cuisine.
Tu l’as trouvé où celle là ?
A l’Amaz, elle dansait bien.
Et ?
Elle baise bien !
Elle me tend les assiettes à dessert et se penche dans le frigo pour attraper le gâteau joliment emballé.
La boîte ouverte, l’arôme pur chocolat envahit la pièce. Hé ! Il est pas gros, d’accord, mais vient de chez Hermé !
Choix cornélien dans la boutique, envie de tout emporter, image de mon banquier furieux à la vue du débit, sagesse !
Tant mieux qu’elle baise bien parce que c’est une vraie connasse.
Ouais, je sais, mais ...
Je sors le grand couteau du tiroir de gauche.
Au fait ...
Hum !
C’est quoi "bien baiser" chez les filles ?
Sarah pose les flûtes à Bollinger près du petit monstre tout choco.
On n’en a pas déjà parlé ?
Ah ! Peut-être ? Je ne sais plus ...
Ok ! Ok ! Cunnis d’enfer et doigtés en velours, souplesse du corps, agilité, passion, douceur, amour, ...
Ouais ! En fait rien dont je ne sois pas capable ...
Je sais, je sais, mais t’es pas une fille.
C’est vrai je suis pas une connasse ...
A ce moment là, Fabienne passe la tête par la porte.
On parle de moi ?
Je suis tellement confus que je chipote à peine ma part du supplice hermésien. Les deux autres s’empiffrent en jouissant. Bruyamment.