Certains mots parfois naissent et meurent à l’orée de mes lèvres, si essentiels et pourtant inexprimables. Ils restent en suspens dans l’éther des non-dits par pudeur ou par peur de cette réaction en chaîne qu’ils pourraient déclencher. Briser en un instant tout ce qui nous lie par une parole fortuite ou donner de l’espoir quand rien d’autre n’est à espérer que cette attente vaine d’un lendemain meilleur.
Il n’est pas d’oreille plus sourde que celle qui refuse de comprendre, il n’est pas de main plus solitaire que celle qui refuse celle qui est tendue ! Et là, les paroles sont si dérisoires. Elles errent inutiles égarées dans l’infini et se heurtent au néant dans lequel elles s’abîment comme des bateaux projetés sur des écueils par les flots déchaînés.
Alors je me sens perdue au milieu du silence, les lèvres scellées par tant d’incertitudes quand ton mutisme se pose sur le seuil de ma désespérance.
D’une goutte de rosée suspendue à un fil de soie viendra la délivrance...