Vils et stupides amants que d’un baiser j’éteins, n’auriez-vous une autre peur ? On me dit soudaine et cruelle, on me désire souvent, l’être est incontinent d’esprit, de chair faible mais je n’en ai faim. Inutile de m’attendre ou de me provoquer, je vais à ma guise et sans rendez-vous vous repose au néant, assoiffés que vous étiez de savoir s’il y avait un après, vous qui méconnaissez le présent.
Et puis ? Rien. Vous voilà satisfait ? Au suivant.
Ne dites mot, je n’écoute ; ni prière, je vous en prie restez simplement misérables et aucunement pitoyables, vous m’offenseriez. Si de noir je me vêts, ce n’est point votre deuil que j’honore. Fi de vos prétentions !
Les uns me font « Madame » comme si femme j’étais et qui plus est en ménage. Quel outrage, m’avez-vous regardé ? Une fois il est vrai mais vous n’en avez aucun souvenir puis j’oubliais : poltron probable les yeux avez fermés. « Mademoiselle » se pourrait, après tout je suis vierge, survivre à mon étreinte n’est de mise. Dans ce cas, je suis femme fatale si cela vous ravit.
Quant à me connaître, je suis unique certes mais pas vous. Ne passez sans me voir, jamais je ne remets l’ouvrage au lendemain et si par inadvertance vous croiriez l’avoir échappé belle, ce n’est qu’attendre plus tragique destin et vous emplir de chagrin.
Ne regrettez rien, vous ne pourrez vous encombrer de souvenirs et de vos états d’âme je n’ai envie, ce ne sont que croyance stérile qui de moi ne vous vaccine. Abrégeons, je vous rassure, je connais bien mon métier.