« J’ai la tête qui éclate, j’voudrais seulement dormir, m’étendre sur l’asphalte et me laisser... »
C’est étrange comme certains soirs ce mot me fait peur, si peur que je n’arrive plus à chanter cet air que j’aime tant, si peur que c’est à peine si j’ose l’écrire : mourir... C’est peut-être parce qu’il prend soudain tout son sens. Comme dans un cauchemar glauque, comme dans un mauvais film je me sens perdue, abîmée, incapable de me réveiller, incapable d’écrire le mot fin sur l’écran imaginaire de mes incertitudes.
Ils ont peut-être raison les autres, ceux qui n’ont rien à la place du cœur... rien d’autre qu’un trou béant. Bienheureux les égoïstes ! Bienheureux ceux qui tournent les pages de leur vie sans regret, sans remord ! Bienheureux ceux qui sont incapables d’aimer !
Moi, j’ai oublié d’oublier les autres, j’ai oublié l’indifférence, j’ai oublié que la sincérité était une tare génétique... J’ai oublié qu’à trop aimer, on en devient aveugle et sourd.
Funambule de la vie, je marche sur une corde tendue entre deux rives. Le moindre soupir me fera perdre pied, basculer et si mes pas sont hésitants parfois c’est par crainte du vide.
Si je lève les yeux vers le ciel c’est pour y chercher une étoile disparue, guide invisible qui me tendra la main car si mon regard se penche, je ne vois qu’un gouffre sans fond qui m’attire inexorablement.
Alors dans les ténèbres de mon cœur, je n’ai d’autre solution que d’avancer dans la nuit... avancer dans la nuit...
« J’ai la tête qui éclate, j’voudrais seulement dormir, m’étendre sur l’asphalte et me laisser mourir... »