Sur les bords du canal du midi

C’est le matin lorsque je vois dans ses reflets se lever le soleil que j’ai eu envie de vous écrire cette carte postale.
J’ai chaque jour une petite demie heure pour détailler la brume flottant à sa surface comme un voile de mariée, ou parfois c’est en voyant cette couleur rose perlée teinter le miroir que me venaient les mots que je voulais vous offrir. C’est peut être et surtout la douceur qui en émanait que j’aurais aimé vous envoyer comme un bouquet de fleurs.
Parce que la vie était là dans cet instant précisément et que j’en connaissais aujourd’hui l’immense valeur... parce que cette fragilité dans la nature me sautait au cœur comme si c’était à chaque fois la première fois. Je l’avais vu à chaque saison discrètement apparaître dans un détail... parfois une fleur d’un bleu céladon, ou encore dans cet oiseau gracile posé sur une branche d’aubépine. Le long de ses berges soufflait un vent léger qui incitait à la rêverie.
L’hiver avait dénudé ses platanes et frileusement certains jours, les avait parés de quelques flocons blancs, le printemps avait ramené des touches « vert tendre » qui abritaient de nouveaux nids où piaillait la vie... l’été je savais que leurs ombrages autorisaient des balades rafraîchissantes... et l’automne dans un flamboyant bouquet d’or ces grands arbres annonçaient la fin d’un cycle.
En suivant le canal du midi vos pas vous mèneront peut être à ma maison, nichée au cœur du village, elle vous ouvrira sa porte et là je vous présenterai cet homme qui a posé ma vie dans ce coin de paradis... et j’ai enfin trouvé la paix que je cherchais....