Chaque grimpette que je fais dans ma vie reste inoubliable, comme si je m’envolais là-haut. C’est rare que j’en fasse en falaise, mais chaque instant est une victoire, et bien plus qu’une passion lorsque j’y suis.
Il y a des choses que l’on aime inexplicablement, je suis sûre que vous aussi en avez dans un recoin de vous-même. Que ce soient des personnes, des sports, des objets, des animaux...
Brin de vie suspendu à un fil, toute première erreur en fin de compte fatale... Le goût du risque et de la remise en jeu, la gloire d’enfin arriver en haut pour redescendre en marchant d’un pas mal assuré.
Confiance en soi, force, souplesse, confiance en l’autre. Il paraitrait.
Et pourtant personnellement, je n’ai aucune confiance à m’accorder, pas plus qu’aux autres d’ailleurs.
Je ne sais pas, je ne comprends pas non plus d’où vient cet amour que je voue à l’escalade, vraiment.
Un petit sentiment d’angoisse et surtout celui de triompher et vaincre l’air, perchée au sommet, voir tout ce monde qui ressemble à une fourmilière se presser en jus de foule ; là, sous mon petit nuage.
Grimper comme on aimerait monter les échelons de la vie, si maladroitement parfois, si facilement.
Respirer ce que l’on considère de l’O2 à pleins poumons hors que ça se résume juste à des vapeurs de pollutions qui s’élèvent des intoxications de la ville.
Avoir les yeux rivés sur un Océan infini, spectacle dont on profite uniquement après avoir bravé la hauteur.
Cette liberté qui n’en est pas tellement une... physiquement.
Petits frissons de vie d’avoir eu cette envie de grimper, angoisse d’arriver à épuisement, mal aux mains, victoire intérieure, et liberté.
Ma liberté...