Des mots, des adjectifs, des verbes, des signes de ponctuation, des caractères d’imprimerie.
De l’eau, de la farine, des œufs, du lait, du sucre, de la vanille, du sel.
Pour que le résultat soit à la hauteur de la qualité que nous exigeons en toute chose, il faut sélectionner avec soin l’origine des composants, des ingrédients.
Utiliser le vocabulaire adapté, les aliments les plus nobles.
La quantité viendra au fur et à mesure du besoin pour satisfaire l’envie du moment.
Le stylo plume doit glisser sur le papier, la cuillère en bois doit mélanger dans la jatte sans casser la matière.
Notre imagination met en forme le texte, nos yeux admirent la légèreté de la pâte, l’harmonie des couleurs du caramel, l’homogénéité de la crème.
La réflexion, la cuisson préparent les divers outils pour la mise en forme finale.
Nous choisissons le premier mot, le premier chou. L’adjectif précise le mot, la crème remplit le chou. Les verbes s’intercalent entre les groupes nominaux, le caramel relie les choux.
Le premier paragraphe est couché sur le papier, le premier cercle de choux est posé sur le support.
Paragraphe après paragraphe, cercle après cercle, le plaisir monte lentement mais sûrement.
Les mots charment notre esprit, le sucré ensorcelle nos papilles. Le sommet est proche, la jouissance de l’âme et du corps se rejoignent.
Nous nous reculons.
Le texte est là sous nos yeux ébahis d’avoir réussi cette alchimie, la pièce montée trônent sur la table devant notre regard enchanté par cette harmonie créée par l’homme.
Toujours les mêmes mots, toujours les mêmes ingrédients, encore et encore mélangés, malaxés, pesés, calibrés et pourtant le résultat est toujours différent, l’intensité du plaisir jamais absente.
L’esprit de l’homme a une imagination sans cesse renouvelée.
Son talent et son savoir-faire sont sans limite.