Tu sais combien sont obscures mes nuits quand les fantômes sombres du passé viennent effleurer mes souvenirs. Quand la destinée reprend le dessus et que mes rêves se métamorphosent en mirages fanés.
Tu sais comment pleurent mes yeux, sans sanglot, sans colère, larmes salées qui marquent mon regard d’un voile d’ombre, quand le silence et le manque envahissent mon âme glacée de tant d’hésitations.
Tu sais combien est absent l’espoir lorsqu’au petit matin je me heurte à la vie comme un papillon de nuit aveuglé par une lumière trop blanche et que mes ailes se consument le temps d’un éclair fugace.
Tu sais comment je me débats au milieu des démons qui m’entourent quand les mots me blessent, me déchirent et viennent lacérer mon cœur de leurs pointes acérées.
Tu sais combien sont profondes et troubles les eaux dans lesquelles je sombre et me laisse couler quand le présent m’échappe et qu’hier me rattrape.
Tu sais comme je suis fière et comme il m’est impossible de baisser les armes au risque de tout perdre... au risque de te perdre... au risque de me perdre...
Mais, sais-tu que mon cœur peut se fendre comme un pierre brisée et éclater en mille éclats de pluie ?