Lyssia...
J’entre dans la chambre, et je la vois recroquevillée sur le sol, tremblante, les yeux suppliants, les mains pleines de sang, dans une robe blanche tachée de rouge. Elle me regarde, et respire difficilement. Mais elle ne pleure pas. Elle souffre juste, et voudrait que j’y mette fin. Je m’agenouille près d’elle, je lui souris, je lui caresse les cheveux et lui murmure à l’oreille que tout va bien se passer, que je suis fière d’elle. Elle ne dit toujours rien, et sait que je la laisserai ainsi, car je ne peux rien pour elle. Il faut qu’elle s’en sorte seule.
Lyssia...
Vois comme j’ai mal, et tu ne sembles même pas inquiète. Tu me laisses seule dans cet endroit où soit je meurs soit je guéris, et tu sais que je me battrai malgré tout, malgré ma faiblesse, et tu sais que je m’en sortirai cette fois encore, mais sans ton aide, uniquement avec ce que tu m’as appris au fil de ces années, avec la conduite que tu m’as dictée "pour mon bien"... Et je sais que je ne peux avoir confiance qu’en toi, que le reste n’a plus d’importance, et que les autres nous trahissent un jour, je sais que malgré les apparences tu m’aides à ta façon, tu m’aides à survivre dans ce monde trop dur pour moi, toi ma raison et ma conscience à la fois...