Elle s’allonge, enfin consciente. Alors c’était ça ? Elle soupire à peine, mais continue à respirer. Elle s’aveugle volontairement, pense que tout ça n’est pas possible, puis ferme les yeux. Et sourit. Bien sur que non, c’est impossible ! Comment seulement peut-elle l’avoir imaginé ? Elle ouvre les yeux à nouveau, et sait tout. Elle connait enfin sa faiblesse, elle sait également que ce n’est pas sérieux, que ce n’est qu’un jeu. Oui, c’est cela, un jeu.
Elle se redresse. Elle sait que tout ça n’est qu’un leurre, ou pire, elle ne sait plus où est la réalité, ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qu’elle se cache et ce qui est caché. Et elle ne veut pas savoir. Pourquoi chercher la vérité si c’est pour la noyer ensuite, pour la taire et refuser de la voir ensuite ? Ce n’est qu’un jeu, après tout...
Il faut qu’elle se le dise pour y croire. Il faut qu’elle y croit pour se sortir de tout cela. Il faut qu’elle s’en sorte... Même si ça fait mal. Alors elle se voile la face et se dit que c’est mieux, et d’ailleurs elle ne souffre pas. Ou elle ne s’écoute pas crier. Elle se contente de sourire, et ne pas chercher la vérité. Elle se contente de rire et de laisser sa torture où elle est, au fond d’elle-même.
Elle sait que ce serait si simple d’abandonner, de s’allonger et de se laisser aller à la peine, elle sait que ce serait si simple de ne plus se battre et de cesser cette lutte intérieure où, pour l’instant, la raison l’emporte. Elle a déjà tenté l’expérience, et a abandonné, juste quelques jours, juste parce qu’elle n’en pouvait plus. Et elle avait compris que ce serait tellement facile de rester ainsi, sans plus rien faire d’autre que penser, et rester immobile.
Mais tout ça, ce n’est qu’un jeu...