Partir, loin, les abandonner, chanter, danser et rire...
Respirer le bonheur, et oublier...
Oublier notre âge, nos 14 ans ou nos 20 ans, notre maturité ou notre imbécilité, oublier combien on a mal, oublier combien ils nous cachent la vie, oublier combien on a pleuré pour rien, oublier que l’on est anthipatique, oublier nos phobies, oublier la peur, oublier notre colère, oublier nos notes, oublier notre cousine, grande soeur, perçe-cœur, bouc émissaire, meilleure amie, oublier notre chat, cette boule de tendresse caractérielle, oublier la douce musique, le bruit, oublier la caresse du vent sur notre visage, oublier le toucher de l’eau pure, oublier d’écrire, oublier ce que l’on sait, oublier ce que l’on a vécu, oublier la neige froide, oublier le sable chaud, oublier les couleurs orangées des couchers de soleil, oublier le son de la pluie sur la fenêtre, oublier les volets qui claquent, oublier la beauté, oublier ceux qui sont chers à notre cœur, oublier ceux qui nous donnent du fil à retordre, oublier les soupers de Noël, du nouvel an, de la fin des cours, des vacances ou de paques, oublier que l’on broie du noir, nous oublier, tourner, s’envoler, haut, bien haut, respirer, sourire pour du vrai, voir les hommes en fourmis, être heureuse...
Puis, faire le grand saut. Tomber comme un sucre dans le café, le poisson dans l’eau, le chat sur un lit, la pelle dans le sable.
Et ne plus rien voir. Que...
du noir.