Sa lente ascension vers le cimetière dès les lueur de l’aube était vaguement éclairée, les nuages ne manquant pas à l’appel.
Le jeune fille laissait ses pieds la guider, et ses pensées s’envoler, comme les feuilles à son passage.
Depuis combien de temps vivait-elle vraiment ? Pourquoi ne pas lui avoir ôté la vie à elle...? Nombre d’innocents tués chaque jour qui s’écoulait méritaient bien plus qu’elle la vie !
Doucement, la silhouette ouvrit la grille du cimetière, la porte séparant les vivants des morts, un lieu craint pas les lâches, et comme un souffle, ombre légère des ténebres, y pénétra.
Les tombes se succédaient dans de vastes allées, dans l’univers d’A’t’Onëtwâl’h.
Mélancoliquement, elle suivit l’allée de patit cailloux, et se faufila entre deux tombes, puis arriva devant la pierre tombale de sa grand-mère.
Dans un premier temps, elle se mit à tremblotter, mais ce fut bien plus fort que la petite humaine, et elle s’agenouilla pour pleurer à flots.
Dans sa tête, une seule phrase, entendue auparavant dans une chanson, tournait. Air qu’elle adorait...
*Si tu cherches un abri innaccessible, dis-toi qu’il n’est pas loin, et qu’on y brille, à ton étoile...*
A chaque fois que ces mots venaient la percuter, une nouvelle goutte immergeait.
Elle avait beau sourire, se rappeller de moments merveilleux, la peine l’emportait et la rongeait.
Ses grands yeux brun parcoururent la plate-forme, remarquant une feuille fannée par-ci, par-là,...
Alors, la mort s’en empare aussi ? Les vies humaines ne lui suffisent pas ?
D’un petit geste de la main droite, elle les balaie sur le côté, un goût d’amertume dans le fond de la gorge.
Une main se pose sur son épaule, et la jeune fille lève la tête. Sa cousine lui sourit...
Camille quitte doucement le sol pour se loger dans les bras de Sophie, une fois encore, une fois de plus, comme d’habitude.
Ses larmes disparaissent peu à peu, et la petite quitte le domaine des morts, en tenant une Ange par la main...