Je tends les mains vers les cieux offerts et le ciel s’enflamme comme un ardent brasier. Le soleil, astre merveilleux , éblouissant de puissance mêle l’éclat de ses reflets au rouge feu des nues ensanglantées.
Mon âme s’emporte et transcende le temps : éternité.
Je pose les yeux sur la mer en furie, soumise au vent et aux tourments. Elle se calme, s’apaise et se couche à mes pieds, animal docile et amoureux. Elle me frôle, m’effleure, me caresse.
Elle est onde pure, je suis le feu : harmonie.
Je regarde les hommes. Je les aime, ils sont mes fils. Cet amour que je porte en moi est pour eux. Ils sont ma chair, ils sont mon sang, ils sont à moi. Ils me renient parfois pour se tourner vers l’Autre, l’Innommable, le Bourreau.
Mais quand sonne leur heure dernière, ils me reviennent toujours : fidélité.
Je me penche et regarde la terre. Elle se fend, s’écarte et je vois l’abîme des enfers. Je n’ai pas peur, je n’ai jamais peur, cette terre est mienne.
Le ciel s’obscurcit et d’épais nuages noirs se déposent sur le monde, je frissonne : vengeance.
Je lutte contre Lui, en vain. Les flammes de sa colère me pénètrent et inondent mon âme. Je suis vaincu...
Je repars d’où je viens, dans l’antre qui est mienne, là où la lumière divine est impuissante : haine.
Je voulais être Dieu...je ne suis que le Diable !