Sa peau est si douce et son regard qui s’éveille à la vie s’émerveille déjà devant les graines aux teintes fauves que la brise éparpille en éclats de soleil, le vent se fait soupir pour l’amuser du frémissement des herbes vaporeuses et caresse ses cheveux aux teintes de blé mûr. Au printemps de ses rêves tout n’est que délicate et harmonieuse mélopée des alizés qui bercent son sommeil.
Puis le temps comme un ruisseau s’écoule lentement, la brise tiède devient ouragan ou tornade au rythme de ses courses effrénées et de ses rires. Les chutes de vélo, les larmes et les cris ne sont que des tempêtes déchaînées que l’été sublime. Il grandit et ses forces accrues par les années balayent les rafales que l’existence tentant de le ralentir fait lever contre lui. Mais il marche à contre courant, faisant fi des bourrasques et des grains, il a comme porte drapeau toute l’énergie et la volonté de son âge et de ses illusions.
Puis vient l’automne, les tempêtes se sont calmées, plus doux, plus calme, c’est l’autan noir qui anime son cœur, entre larmes et sourires, il continue sa route, ses passions se sont éteintes même si quelque part au creux de son âme, l’enfant aux cheveux blonds dort et se réveille parfois. Sa vie est ce qu’elle est, entre orages et accalmies, entre peines et joies. L’amour telle une tornade a croisé son chemin et puis s’en est allée, laissant encore quelques regrets dans ses yeux délavés, comme des feuilles mortes oubliées au hasard.
Mais à l’hiver de son existence, lorsque le gel aura blanchi ses cheveux et son regard, viendra la bise glaciale qui emportera son souffle tiède et glacera son corps pour la dernière fois.
Alors dans un ultime soupir, le vent qui fut sa vie s’éteindra pour ne jamais renaître.