Ce n’est pas possible, mes parents ont du se pinter au bourgogne et au bordeaux pour me donner un prénom aussi nul. Ils auraient aussi bien pu m’appeler Aniline ou dans un délire plus grand, Groseille voir Amarante se dit Alizarine.
Il parait que c’est en apercevant à la naissance quelques mèches de cheveux roux, les joues cramoisies par ses cris et les fesses écarlates que la charmante idée leur est venue de la nommer ainsi.
Pour ses seize ans sa mère l’envoya, habillée d’un capuchon magenta, chez sa mère-grand avec dans son panier non pas une galette ni de petit pot de beurre mais des cerises et des fraises toutes fraîches cueillies dans le jardin du cardinal, ben oui, il est habillé de rouge. On m’a dit de ne s’occuper que d’une couleur et comme je suis toujours obéissante( enfin presque), je n’ai pas choisi de curé qui lui est en noir.
En route, Alizarine a rencontré un... pompier qui habitait dans un camion dont les portières ne sont pas rouillées. Il lui a fait tant d’effet dans son uniforme qu’elle a viré au pourpre si bien que la jeune fille en a oublié sa commission. Cela tombait bien, le loup rodait mais ne connaissant pas l’adresse, la grand mère ne fut pas mangée.
Alizarine s’est installée chez le soldat du feu. Depuis trois garçons sont nés tous aussi rouges que leur mère. Ils se nomment Carmin,Grenat et vermillon.