Dans cet hiver parisien qui n’en finit pas ou plus, sur le trottoir près d’une sortie Guimard du métropolitain, un homme noir et une trompette bouchée rêvent.
Deux jeunes montent les escaliers, écoutent la musique froide qui réchauffe le cœur des passants aux soucis, fièvre d’avant fête.
Hé man ! Fais nous encore entendre le son de ton instrument.
Alors le son s’élève dans la bruine et la brume et la musique résonne sur les ampoules qui clignotent de faux sapins. Deux ou trois gamins, le blanc des yeux bien bleu s’émerveillent devant ce drôle de pantin.
La caisse est vide, le coffre est plein et le chapeau recueille un ou deux euros.
Mais la richesse du cœur est plus présente que la pauvreté de l’être qui souffle dans sa trompette.
Hé Man ! C’est beau ce que tu joues là
Une larme perle, perle perdue, comme noyée dans l’océan aux vapeurs d’échappements.
Il neige.
Cette perle vient de se poser sur le cuivre cristal de givre, la nuit tombe porte de Pantin, à Paris, un soir d’hiver, sous la neige et les phares entre deux coquillages.