Demain, j’ai oublié les rendez-vous manqués dans des gares absentes,
demain j’ai refermé l’origami froissé à force de pliages, les lettres trop relues et les
livres cornés
demain j’ai empilé des ronds sur des carrés et rangé mes greniers en équilibre instable sous le Toi
demain j’ai retiré la clef récalcitrante
de mes portes inquiètes
demain j’ai entonné les cadences de mes airs sans reprendre mon souffle et me suis écroulée la tête sur la rampe et les pieds aux étoiles
demain j’ai mis en scène les disputes du chaud et du froid
demain j’ai inventé des fauteuils en cuir blond pour pauser les histoires qui ne tiennent plus debout
demain j’ai découvert une aire de re-peau pour ma pauvre calebasse qui travaille du chat-peau
demain je me noyais dans un grand océan, oui mais heureusement comme dit la chanson il y avait un radeau ou poser la méduse à chaque fois plus vaste de mon étonnement
demain j’ai inventé un pont qu’on vexe en le traitant de concave, il faut dire que dessous coulait une rivière de froids préjugés vers de belles gorges chaudes
demain j’ai trop souvent perdu mon beau sang -froid, donnez moi une glacière à rafraîchir des pensées à jamais insondées ( il me manque l’outil)
demain j’ai ulcéré un diapason champêtre qui voulait s’acoquiner avec une faux... faut pas rêver tout de même ! Je lui ai coupé le son tant il faisait du foin .
Demain j’ai découvert et déplié au sol une carte vieillie de l’estime de soi pour y chercher les traces (à dose non homéopathique) de ce qui aurait pu me faire croire en moi
Demain, j’ai attendu.
Trop
cool