je ne voulais pas vous le dire mais j’y suis obligée, mon ordi et moi sommes fâchés, eh oui ! Cela arrive... Pourtant on s’entendait bien tous les deux, trop bien peut-être. Au début, il me faisait des siennes mais par la suite je l’ai domestiqué et tout roulait parfaitement jusqu’au jour où je l’ai laissé un peu tomber ... Trop de soucis d’un côté, occupée de l’autre, je n’allais plus le voir. Je sais que ce n’est pas bien de laisser ses amis sans nouvelles mais je ne pouvais pas faire autrement. Je n’avais que vingt-quatre heures dans la journée et comme je dors régulièrement au moins huit heures, le reste de la journée, je la passe dans le ménage, la cuisine, le spectacle à préparer ainsi qu’à d’autres activités et forcément mon ordi restait de côté. Hier j’ai voulu le reprendre car j’ai vu une proposition qui me plaisait : mon ordi et moi , je crois, je voulais raconter combien on s’aimait tous les deux, les belles choses qu’on réalisait ensemble mais voilà il a refusé.
- Dis donc qu’est qu’il te prend là ? Tu ne veux plus travailler ?
- Tu ne te moques pas de moi par hazard ? Cela fait près de trois moi que tu me laisses seul et tu veux aujourd’hui que je te serves ?
- Et alors, tu es là pour ça, tu es une machine et tu dois m’obéïr au doigt et à l’oeil.
- Pas question. Au début tu étais toujours sur moi à taper des inepties sur mes touches, je ne disais rien et suivais, après tu as eu internet et là aussi, j’ai suivi ta curiosité en allant sur des bons sites, il y en a eu aussi des mauvais mais j’ouvrais, content de te rendre service et d’un seul coup sans savoir pourquoi tu m’abandonnes, t’aurais-je déçu ?
- Pas du tout mais je suis dans la vie réelle là avec des impératifs, des amis, de la famille qui ont besoin de moi, toi tu es virtuel.
- Virtuel ! Virtuel ! N’importe quoi, tu touches bien mes touches, d’ailleurs tu me fais mal à me cogner dessus comme une brute.
- Merci du compliment, tu ne pouvais pas me le dire plus tôt que je te faisais mal, tu as eu assez de temps pour cela...
- Et s’il n’y avait que ça, cela ne serait rien... Il y eu des fausse manipulations que je ne savais plus donner de mon disque dur. Un jour j’ai craqué, je me suis planté...
- Une dépression d’ordi ? Première nouvelle, je ne pensais pas qu’un ordi ait des crises de folie.
- Folie ? Tu ne crois pas que tu y vas fort là ? Non, je me suis avancé un peu à l’ouest, c’est tout...
- Tu délires mon pauvre, allez au boulot, mon texte n’attend pas, je dois le livrer très vite... L’écriture me manque un peu...
- Cela sera sans moi, Je ne te parle plus et ne veux plus rien faire. Ton texte tu le pondras ailleurs...
Voilà comment cela s’est passé et c’est sur un ordi inconnu que je tape ce texte un peu délirant en attendant que le mien revienne à de meilleures dispositions...