Il était là et il te regardait.
Il chantait, aussi. Il chantait avec cette voix qu’ont parfois les hommes, cette voix au son si différent de celui d’une voix de femme. Il chantait, et il chantait de toute la force de son âme, de toute la puissance de son corps, de toute la vigueur de son cœur. Peut être qu’il t’aime. Peut être qu’en te regardant et en chantant, ce qu’il essaye de faire passer c’est je t’aime, je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne et tu peux entendre ça dans ma voix, et tu peux lire ça dans mes yeux, et tu le sais, tu le sais, tu le sais.
Et toi, tu étais là, piégée, captive, tuée à petit feu sous le poids de ce regard, sous la beauté de cette voix qui t’ensorcelle et s’enroule autour de tes pensées. Dieux, qu’il est puissant l’amour d’un homme ! Qu’il conduit à d’étranges actions, et à des émotions que les femmes n’avouent pas toujours... Et tu es là, et tu ne l’aimes pas, et ton esprit dit non et ton âme dit non et ta raison dit non et tu sais que tu ne l’aimes pas, que tu ne l’aimeras jamais mais il y a quelque chose dans ce regard, quelque chose dans ce chant, dans ce don absolu qu’il fait de lui même, qui te donne envie de le prendre dans tes bras.
Cette question.
Cette attente.
Tout cet amour qu’il t’offre.
Ce geste qu’il voudrait te voir faire.
Ce geste que tu ne feras jamais.
Et il te regardait.
Et il chantait.
Et toi tu mourrais.