Des bruits dans les bancs des spectateurs. Quelques fauteuils se rabattent...
Nunuche part, Mumu entre...
Mumu – Que fais-tu malheureuse ?
Moi – Rien, je gronde le public, il ne veut pas m’aider.
Mumu – Le public n’est pas dans cette salle pour t’aider. Je vois que par moments tu ne vaux pas mieux que Nunuche. Tu es même pire dans ce cas.
Moi – Mais...
Mumu – Il n’y a pas de mais. C’est comme cela. Le public paie pour regarder un spectacle pas pour se faire envoyer paître. Il n’est pas maso le public. Toi, tu es là, tu ne fais rien que de râler. Encore une tirade comme cela et ta pièce, tu peux la jeter aux orties et les futures avec. Ce ne sera pas la peine d’en écrire d’autres.Autant que je reparte tout de suite.
Moi (Inquiète) - Non ne repars pas... Tu crois qu’il va sortir... Je fais quoi alors ?
Mumu – Pour commencer excuse-toi. Tu verras bien s’il reste ou non.
Moi – Ah ! Excusez-moi public, je vous promets de ne plus recommencer.(à Mumu) Dis, tu crois qu’il y en a de parti ?
Mumu( occupée à lire l’annonce) - Des journaux ?
Moi ( agacée) - Non, Je parle des spectateurs, tu crois que...
Mumu – Eh ! Cela se peut bien et c’est de ta faute. Bon n’en parlons plus, on fera avec ce qui reste mais plus d’erreurs n’est ce pas ? Si tu as envie de râler fais-le sur la Voix par exemple ou sur Nunuche. Pour le reste, as tu fini l’annonce ?
Moi - Non ! je suis toujours dérangée.
Mumu – Il faut vite l’éditer sinon tu ne verras personne.
Moi – Dans ce cas, je prendrais le perso qu’à trouvé Nunuche . Un bellâtre comme elle les aime. Tout dans les muscles mais une noisette dans la tête.
Mumu – Que pouvais-tu attendre d’autre provenant d’une bécasse ?
Moi – Rien je sais mais elle cherche à s’améliorer. Sinon, la Voix m’a dit qu’elle a aussi trouvé quelqu’un.
Mumu – La voix ? Elle se décide à t’aider ? Il est comment son homme ?
Moi – Je n’en sais rien. Elle m’a dit que l’annonce que j’ai écrite était pour les petits vieux, que cela ne plaira pas à Nunuche et qu’elle avait une personne en vue. Tu crois qu’elle est sérieuse ?
Mumu – Je l’ignore. Ce que je sais c’est qu’avec elle, il faut s’attendre à tout. Elle est méchante. Je n’aurais jamais pu travailler pour elle. Elle aurait gâché mon très grand talent.
Moi – Grand ? Tu y vas un peu fort, tu ne crois pas ? Non ! Tu as du talent mais raisonnablement, juste assez pour un auteur comme moi. Bien sûr, tu ne vaux pas Hugo mais tu approches facilement le talent de Zola.
Mumu – Oui c’est vrai. D’ailleurs une muse de mes amies me disait...
Moi – Stop Mumu ! Tu pètes les plombs là ! Tu es sur un petit nuage ! Il faut redescendre. Le train des érudits est parti sans toi.
Mumu( n’ayant pas entendu l’auteur continue son récit) - L’autre soir à la soirée donnée par la vic...
Moi – Mumu ! Stop ! Tu n’es pas encore célèbre ! Il faut te réveiller maintenant.
Mumu - Excuse-moi, je rêvais. Où en sommes nous avec Ma pièce ?
Moi – Mumu ! La pièce est à moi. Tu joues dedans mais c’est ma pièce.
Mumu – Que c’est dur de n’être qu’une muse.