Un rayon de soleil enfin ! Que cela est agréable après ces longues heures de pluie.
Je me dirige vers la buanderie en attrapant mon petit sac besace au passage. Il est toujours prêt avec quelques mouchoirs et un petit porte-monnaie.
Mes chaussures de marche m’attendent. Je les attrape dans l’étagère, les pose au sol et mon pied quitte la chaleur de mon chausson pour se glisser dans le confort de mes trotter. Je remonte la chaussette pour l’ajuster au niveau du talon. Mes doigts jouent avec les lacets. J’enfile ensuite mon manteau après avoir enroulé autour de mon cou un de mes châles que je choisis assorti à mes vêtements. Aujourd’hui ce sera une longue écharpe d’un beau bleu-vert. Un souvenir me revient au moment où je la déplie :
Une boutique de laine-crêperie vers Landerneau. La couleur de l’écheveau a de suite attiré mon regard et ma main. Un achat coup de cœur. Un fil très fin, de la « lace » (fil dentelle). En revenant à la maison, je me demandais bien ce que j’allais en faire. Et puis, la coïncidence : sur le site, l’offre d’une designer sur un de ces modèles, le Quadri Shawl, avec une technique nouvelle, la méthode navajo, pour créer des carrés plus opaques. Ma curiosité et cette éternelle envie d’apprendre titillée, je me rends compte que mon fil est exactement ce qu’il faut et que l’écheveau a juste la bonne longueur.
Mon manteau noir boutonné, ma besace en bandoulière, ma main est sur le point de se poser sur la poignée de la porte lorsque que la sensation d’un oubli me titille … oh … j’allais oublier mon téléphone … objet à la fois utile et esclavage devenu indispensable hélas lorsque l’on se promène dans les petits chemins de campagne.
La barrière refermée, je m’avance dans la rue, traverse la route et je m’achemine parmi la boue, les amas de feuilles détrempées, les branches cassées. Mes pensées semblent se libérer et les mots me viennent naturellement, sans effort. Phrases après phrases, le texte s’écrit.
Me souvenir ! Pour qu’une fois rentrée à la maison, mes doigts valsant sur le clavier puissent les écrire sur la page blanche.
Mais le vent s’est levé et les mots il a emporté.
La prochaine fois, prendre un carnet, choisir un stylo qui pourrait se glisser aisément dans mon petit sac, pourquoi pas ?